Analyse : des signes d'essoufflement

Publié le 19/06/2009 à 00:00

Analyse : des signes d'essoufflement

Publié le 19/06/2009 à 00:00

Par Denis Lalonde

« Le problème, c'est que le volume de transactions n'est pas suffisamment élevé actuellement pour soutenir la hausse boursière », observe Jean-Marc Bourgineau, analyste chez JitneyTrade.

Selon lui, « les marchés sont dans une zone de prise de bénéfices », c'est-à-dire que de nombreux investisseurs encaissent leurs gains et se retirent actuellement de la Bourse.

À son avis, la principale question est de savoir si une grande partie des liquidités placées dans les marchés monétaires seront redéployées vers la Bourse, ce qui soutiendrait les gains enregistrés depuis trois mois.

« Depuis mars, les marchés ont connu un rendement exceptionnel. Entre le creux du 9 mars et le 16 juin, la Bourse de Toronto a gagné 36 %, portée par le bond de 63 % du secteur financier.

« Quand je vois de tels résultats, je n'ai d'autre choix que de passer à la caisse plutôt que d'exposer mon capital à des risques », affirme M. Bourgineau.

Tendance baissière ou haussière : deux avis

L'expert de JitneyTrade croit qu'au-delà du récent rebond, la tendance à long terme des Bourses nord-américaines est baissière, car selon ses modèles d'analyse technique, les moyennes mobiles à court terme demeurent inférieures à celles à plus long terme. La moyenne mobile est un des outils les plus utilisés en analyse technique pour prévoir l'évolution de la Bourse.

Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux, est d'un autre avis. Il soutient que la tendance boursière restera positive grâce à l'injection de nouveaux capitaux et de transferts en provenance des marchés monétaires.

« À la fin de mai, les fonds dans les marchés monétaires totalisaient 3 764 milliards de dollars américains, soit 44 % de la capitalisation boursière du S&P 500. Avec autant de placements qui ne produisent aucun rendement, nous avons assisté à un réinvestissement des liquidités dans les actions au cours des dernières semaines », dit M. Delisle.

« Cette tendance devrait se poursuivre, surtout si les données économiques coopèrent », écrit-il dans une note à ses clients.

La reprise déjà reflétée dans les cours

Pour sa part, Ron Meisels, analyste technique et président de la firme Phases & Cycles, croit que nous sommes dans un « mini-marché haussier » qui se terminera d'ici la fin de l'année. Selon ses indicateurs, la chasse aux aubaines déclenchée en mars sera neutralisée d'ici là.

« Les marchés précèdent d'environ six mois l'économie et ont déjà anticipé une amélioration d'ici décembre. Lorsque les investisseurs se tourneront vers 2010 et 2011, ils réaliseront que de nombreux problèmes devront être corrigés avant qu'une reprise durable survienne », explique M. Meisels.

Les États-Unis sont encore embourbés

Il affirme que les États-Unis sont loin d'être tirés d'affaire, notamment parce que le marché immobilier est encore dans un bourbier amplifié par les récentes hausses de taux hypothécaires.

M. Meisels juge aussi que l'État américain injecte trop de liquidités dans les marchés financiers et s'est trop endetté pour sauver diverses entreprises de la faillite. « Tôt ou tard, cela fera réagir les marchés à la baisse », dit-il.

Selon lui, les refinancements hypothécaires constitueront le principal indicateur à surveiller. Si les défauts de paiement et les saisies augmentent, la reprise économique pourrait être plus lente que prévu.

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