Réussir son rêve Floridien


Édition de Novembre 2014

Réussir son rêve Floridien


Édition de Novembre 2014

[Illustration: Dorian Danielsen]

La Floride fait rêver les Québécois, à tel point qu'ils sont nombreux à y acheter un pied-à-terre. Voici ce qu'il faut savoir avant de se lancer dans l'immobilier américain.

«Nous sommes de retour à la bonne vieille normale !» exulte John Tuccillo, l'économiste en chef de Florida Realtors, une association professionnelle qui compte plus de 127 000 membres dans l'industrie de l'immobilier. On sent qu'il est soulagé de voir le paquebot de l'immobilier floridien maintenir un bon rythme de croisière, après qu'il a pris l'eau pendant des années. «Entre 2006 et 2009, le prix moyen des habitations en Floride a fondu de moitié, et la situation était pire sur les côtes et dans le sud, où la spéculation avait fait des ravages», rappelle-t-il.

Certains investisseurs québécois se sont fait prendre. C'est le cas de Jean Feuillet, agent immobilier de Fort Lauderdale. C'est là qu'il a acheté en 2005 une copropriété au prix de 77 000 dollars américains (tous les montants de l'article sont en dollars américains). Il y a investi 30 000 dollars de plus pour tout rénover. Un an plus tard, les propriétés comparables dans le même complexe se vendaient, non rénovées, entre 120 000 dollars et 145 000 dollars... avant que marché ne s'effondre. En 2009, il doit se résoudre à revendre pour 68 000 dollars. «Ça aurait pu être pire, souligne-t-il. En 2012, ce condo ne valait plus que 28 000 dollars !»

Le marché reprend vie

Si Jean Feuillet a perdu des plumes dans l'aventure, nombre de ses compatriotes ont profité de la situation. En 2011, Lucie Dockstader et Ronald Boucher, des retraités de Laval, ont payé 21 500 dollars une copropriété qui en valait 104 000 juste avant l'effondrement du marché. Ils passent cinq mois par année dans cette propriété d'une chambre à coucher située à West Palm Beach, sur la côte est.

Après avoir stagné au plus bas depuis 2009, les prix recommencent à s'apprécier dès 2012. Cette année-là, ils grimpent de près de 12 %. Même chose l'année suivante. En 2014, on s'attend à une hausse de 5 %. «C'est le taux de croissance normal en Floride», explique John Tuccillo. Confiant que le marché maintiendra cette cadence, l'économiste juge que le moment est encore propice à l'achat d'une propriété, d'autant que les bas taux d'intérêt ne dureront pas toujours.

«Le moment de faire "l'affaire du siècle" est passé, soutient Pierre Frégeau, un agent immobilier du sud de la Floride. Si les prix augmentent d'environ 4 ou 5 % par an dans l'ensemble de l'État, ils grimpent de 12 % à 18 % annuellement dans le sud.»

Son collègue Jean Feuillet précise qu'une copropriété de deux chambres à coucher en bord de mer peut facilement coûter de 300 000 à 500 000 dollars, avec des frais mensuels qui dépassent les 700 dollars. «Le même condo à l'intérieur des terres se vendra entre 70 000 et 150 000 dollars, avec des frais variant de 300 à 350 dollars», dit-il. Pour trouver un bon prix, il faudra donc faire certaines concessions, notamment s'éloigner de la côte.

Un compromis auquel Michel Pelletier et son épouse Suzanne Labrie, des retraités de Drummondville, ont consenti sans regret. Pour eux, la côte est un endroit «trop venteux et un peu moins sécuritaire». Ils ont trouvé leur bonheur à Boynton Beach, une petite localité sise à un peu plus de 25 km au sud de West Palm Beach, et à moins de 20 minutes de la mer en voiture. En mars 2013, ils ont mis la main sur une copropriété de deux chambres à coucher pour 69 000 dollars, avec des frais mensuels de 500 dollars et des taxes de 800 dollars par an. La propriété vaut déjà plus de 90 000 dollars.

Chasse au trésor

Adeptes du camping en motorisé, Michel Pelletier et Suzanne Labrie ont sillonné la Floride dans tous ses recoins avant de jeter l'ancre à Boynton Beach. C'est à bord de leur bon vieux motorisé qu'ils ont négocié l'achat de leur propriété floridienne, en fonction de critères précis. Leur logement de rêve aurait deux chambres à coucher, serait meublé avec goût, serait situé dans une communauté de taille modeste sécurisée réservée aux 55 ans et plus, et qui n'accepte pas les animaux. Ils souhaitaient aussi éviter de se retrouver entourés de Québécois, qu'ils jugaient trop fêtards.

Pour dénicher la perle rare, ils ont fait affaire avec un courtier. Une excellente décision, selon Pierre Frégeau, qui se défend de prêcher pour sa paroisse. «Il y a des centaines de milliers d'offres sur des sites comme realtor.com, trulia.com, Re/Max, Century 21, et autres MLS.com, note-t-il. Les gens magasinent du Québec et s'éparpillent entre tous ces sites. Ils peuvent y perdre un temps fou.»

Il suggère de magasiner un agent, plutôt qu'une propriété ! Ce qui n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire. Pierre Frégeau explique que certains agents se spécialisent dans une seule région ou une seule ville, voire dans un seul complexe immobilier. Il faut dire qu'un complexe comme Century Village comprend 8 250 copropriétés réparties entre West Palm Beach, Boca Raton, Deerfield Beach et Pembroke Pines. Un agent peut tout à fait y trouver son compte. Mais l'acheteur ? «Ces agents font mousser la région sur laquelle ils se concentrent, plutôt que de chercher l'endroit correspondant aux critères de l'acheteur», soutient Pierre Frégeau. Il vaut mieux, selon lui, prendre un agent qui couvre un vaste territoire.

Celui-ci doit être accrédité aux acheteurs, et non aux vendeurs. Cela assure qu'il ne défend que les intérêts des acheteurs. Il a notamment pour rôle d'éviter de faire un achat dans un endroit problématique. «Les gens recherchent la super aubaine, poursuit l'agent. Or, si le prix est très bas, c'est parfois que le condo est situé dans un endroit peu sûr ou peu avenant.» La Chambre de commerce Québec-Floride est un bon endroit pour trouver des recommandations d'agent.

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