Les Chinois traquent les bonnes affaires aux Etats-Unis

Publié le 16/02/2009 à 00:00

Les Chinois traquent les bonnes affaires aux Etats-Unis

Publié le 16/02/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Comme Ying Guohua, de plus en plus de Chinois participent désormais à des voyages organisés spécialement pour les investisseurs qui veulent profiter du plongeon de l'immobilier américain depuis deux ans et demi.

Depuis fin 2008, une centaine ont participé à ce type de circuits, selon Chen Hang, vice-président de l'immobilier chez Fortune Group, un groupe de Pittsburgh qui fait visiter à des investisseurs chinois des biens commerciaux saisis.

"C'est un bon moment pour acheter à cause de la crise financière et les maisons dans des grandes villes comme New York ou Los Angeles vont forcément remonter dans quelques années", explique Ying Guohua. Il envisage d'abord cet achat comme un investissement, mais prépare aussi l'avenir: il espère bien que son fils, aujourd'hui âgé de cinq ans, pourra s'y installer quand il ira à l'université aux Etats-Unis.

Ying Guohua fait partie d'une quarantaine d'investisseurs qui se rendront

à New York, en Californie, à Boston et Las Vegas, du 24 février au 6 mars. Le
circuit est organisé par SouFun Holdings, site Internet spécialisé dans
l'immobilier basé à Pékin. SouFun espère leur montrer des propriétés saisies,
à des prix compris entre 300.000 (235.091 euros) et 800.000 dollars (626.882
euros).

"On n'aurait jamais imaginé que ces circuits susciteraient autant d'intérêt, mais ça marche formidablement bien", constate le PDG de SouFun Richard Dai. "Avant, on entendait parler de stars du cinéma de Hong Kong ou de Chine qui s'achetaient des résidences aux Etats-Unis et maintenant de plus en plus de Chinois peuvent s'offrir la même chose".

Avec les restrictions imposées par Pékin sur les flux de capitaux internationaux, la Chine a été moins exposée au pire de la crise financière. Et les hauts revenus continuent d'augmenter. La Chine abritait la cinquième plus forte population de millionnaires en 2008, avec 391.000, soit 20% de plus que l'année précédente selon la firme de consultants Boston Consulting Group.

Mais les investisseurs chinois n'ont pas beaucoup de bonnes affaires chez eux. Après des années où les capitaux étrangers affluaient en Chine pour profiter de sa croissance exponentielle, les économistes estiment aujourd'hui que des dizaines de milliards de dollars ont commencé à quitter le pays au dernier trimestre 2008. La chasse aux bonnes affaires immobilières reflète une tendance plus large, qui voit aussi les entreprises chinoises, riches en liquidités, investir dans des avoirs dont les valeurs ont chuté avec la crise.

Aux Etats-Unis, les Chinois viennent chercher autant des biens commerciaux que des maisons à louer ou des pied-à-terre quand ils viennent en voyage d'affaires. Et logements invendus ne manquent pas: 3,67 millions fin décembre, selon l'association nationale de l'immobilier.

Nombre d'acheteurs chinois ne connaissent pas très bien le marché américain, et ont tendance à se concentrer sur des quartiers chinois connus, explique John Wu, président de l'association des professionnels de l'immobilier sino-américain à San Gabriel, en Californie.

A New York, le groupe Lion's Property Development organise des visites de maisons, et emmène aussi les visiteurs voir des spectacles de Broadway ou dans des restaurants chics, dans l'espoir qu'ils tomberont sous le charme et achèteront des résidences à un million (783.606 euros) ou 2,5 millions de dollars (1,96 million d'euros).

De tels voyages ne sont pas donnés. Ying Guohua a payé 2.200 dollars (1.724 euros), presque l'équivalent d'un an de salaire pour nombre de ses concitoyens, sans compter le billet.

Et les participants d'un circuit organisé en janvier par l'agence pékinoise Environment International Travel Agency devaient prouver qu'ils gagnaient au moins 30.000 dollars par an (23.506 euros) et étaient propriétaires d'une maison et une voiture en Chine.

Un promoteur immobilier de Changsha (sud de la Chine), qui ne donne que son prénom, Zenng, a dépensé 3.500 dollars (2.742,47 euros) pour ce voyage de dix jours, afin de visiter des maisons de 500.000 (391.672) à un million de dollars. Et cela a marché.

Il a trouvé une maison dans la Silicon Valley qu'il compte acquérir pour sa fille de 20 ans, étudiante à Boston, et qui veut passer ses diplômes en Californie. La maison était à un million de dollars, soit 300.000 dollars (235.029 euros) de moins qu'avant la crise au début 2007. "Le prix est bas pour le moment, mais c'est dans un bon quartier avec une vue imprenable, donc elle va sûrement s'apprécier".

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