La nouvelle tendance camping : acheter son terrain

Publié le 02/02/2018 à 09:00

La nouvelle tendance camping : acheter son terrain

Publié le 02/02/2018 à 09:00

Par Claudine Hébert

Déjà bien installé sous les palmiers dans plusieurs «RV Resorts » des États américains du sud, le concept de la copropriété s’invite dans les terrains de camping du Québec.

Déjà une quinzaine de terrains de camping (le Québec en compte près de 900) ont adopté une formule de copropriété. Vendus entre 20 000$ et 175 000$, la plupart de ces emplacements incluent le patio en béton, la haie de cèdres, le cabanon, les branchements de services (eau, électricité, égouts, câble et WiFi), sans oublier l’entretien des pelouses effectué une fois par semaine. La copropriété comprend également le partage des coûts des infrastructures tels la piscine, la salle communautaire, les salles de bains communes, la buanderie et les autres équipements. Les frais de copropriété varient, quant à eux, de 450$ à 1800$ par mois, selon les endroits.

Un des plus imposants établissements du genre au Québec, le Domaine de la Florida, se trouve à Saint-Ambroise-de-Chicoutimi. Ouvert en 2010, ce camping prévoit l’aménagement de 716 emplacements pour caravanes, motorisés, roulottes de parc et chalets en bois rond. Les acheteurs ont le choix entre un terrain accessible pendant six mois ou à l’année. Actuellement, plus de 440 acheteurs ont payé entre 20 000$ et 40 000$ pour un lot d’une superficie moyenne de 3000 pi2.

Pourquoi acheter son lot de camping ? « Notre formule, particulièrement celle qui est accessible à l’année, permet aux retraités devenus caravaniers à temps plein de réduire leurs dépenses annuelles de plus de moitié. Les taxes municipales et scolaires reviennent beaucoup moins chères que celles d’une propriété résidentielle », indique André Bouchard, propriétaire du Domaine de La Florida.

La copropriété plaît également aux campeurs réguliers comme le constatent les promoteurs du nouveau camping Boisé de la Chaudière, à Lévis, qui prévoit 371 emplacements. Jusqu’à maintenant les quelque 130 lots, vendus entre 70 000$ et 100 000$, ont trouvé preneur auprès de préretraités et de jeunes familles qui ont choisi cette adresse pour camper. « Les campeurs à temps plein –c’est-à-dire ceux qui ont tout vendu pour vivre exclusivement dans leur VR 12 mois par année-, représentent à peine 10% des acheteurs. On s’attendait à ce qu’ils soient majoritaires », signale, étonné, Nicolas Chouinard, président du Boisé de la Chaudière.

Au complexe Terrasses Montcalm, à Sainte-Julienne, ouvert depuis 2014, le promoteur André Ross veut quant à lui reproduire le modèle américain du Las Vegas Motorcoach, où il a possédé jusqu’à deux emplacements au cours des dix dernières années. « Une partie du complexe, qui prévoit 600 emplacements, sera aménagé pour accueillir des caravaniers quatre saisons, comme le font la plupart de ces destinations aux États-Unis », indique André Ross. Jusqu’ici plus d’une trentaine de lots, variant de 2600 pi2 à 5000 pi2, ont été vendus entre 59 000$ et 175 000$. « Plus le montant est élevé, plus le terrain est spacieux. Ces terrains disposent d’un lot en angle (donc moins de voisins) et se situent près des infrastructures (piscines, centre communautaire…), ajoute le promoteur.

Est-ce un bon investissement?

« En immobilier, le premier objectif est de combler un besoin d’habitation », soulève Martin Provencher, expert, auteur et conférencier en immobilier. Ceci dit, le concept de copropriété sur un terrain de camping se résume à l’achat d’un stationnement. « Ce concept peut plaire et répondre à une clientèle nomade. Mais comme n’importe quel acheteur d’un bien immobilier, ces campeurs ont intérêt à se poser la question : qui voudra racheter leur bien dans 10, 15, voire 20 ans ? »

Une solution pour le transfert d’entreprise

En attendant, certains gestionnaires de camping optent pour la formule de la copropriété afin de faciliter le transfert de l’entreprise à la prochaine génération. Au camping Le Génévrier, à Baie-Saint-Paul, la famille Labbé prévoit vendre la moitié de ses 400 emplacements au cours des cinq prochaines années. Les terrains sont vendus entre 35 000$ et 40 000$. « Mes frères et moi (ils sont sept) avons décidé de vendre ces lots afin de réduire la valeur totale du camping lors de l’éventuel transfert à nos neveux et nièces. Ce qui réduira également l’impôt sur le gain en capital lors du transfert », explique Bruno Labbé, copropriétaire et gestionnaire du camping. La famille Labbé compte demeurer gestionnaire de l’établissement.

 

 

 

 

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