Guerre des taux hypothécaires: gare au coup de tête

Publié le 21/01/2012 à 10:00, mis à jour le 30/01/2012 à 10:45

Guerre des taux hypothécaires: gare au coup de tête

Publié le 21/01/2012 à 10:00, mis à jour le 30/01/2012 à 10:45

Par Stéphane Rolland

Photo : Bloomberg

Les banques sortent l’artillerie lourde pour vendre plus de prêts hypothécaires. Même s’ils semblent avoir le gros bout du bâton, les consommateurs doivent rester prudents s’ils ne veulent pas finir, dans cette «guerre des taux», du côté des perdants.

À la mi-janvier, la Banque de Montréal a relancé les hostilités avec un taux cinq ans de 2,99%. Un creux historique pour l’institution. Les autres banques ne sont pas en reste et rivalisent avec d’autres promotions du genre.

PLUS : Règles hypothécaires: un resserrement plus que probable

«C’est épouvantable, commente Sylvie Rousson, courtier hypothécaire chez Multi-Prêts. Je n’ai pas senti une telle concurrence depuis longtemps. Les institutions financières sont très agressives.»

Le refrain a été mainte fois récité sur LesAffaires.com : les ménages canadiens sont déjà fortement endettés, et le bassin de nouveaux consommateurs qui sollicitent des prêts hypothécaires s’amenuise. Les banques canadiennes ressentent ainsi une pression concurrentielle accrue dans le marché du prêt aux particuliers.

Attention

Les consommateurs doivent cependant rester prudents avant de se jeter sur la première aubaine. «Comme pour les détaillants, la publicité annonce des soldes intéressants dans l’espoir de vendre d’autres produits, commente Jean-François Vinet, analyste des services financiers chez Option consommateurs. Les banques peuvent vous attirer avec un taux d’intérêt plus bas pour vous vendre une assurance hypothèque plus coûteuse que celle que vous pourriez obtenir chez un concurrent.»

La publicité ne dit pas tout, prévient Mme Rousson. «Les banques affichent le taux d’intérêt de leurs promotions, mais il y a toujours une petite étoile où l’on peut lire en petit caractère : “certaines conditions s’appliquent”», nuance-t-elle.

«Par exemple, dans l’offre de 2,99% de BMO, on doit absolument prendre une période d’amortissement de 25 ans, ajoute-t-elle. Or, ça ne convient pas à tout le monde. Il y a d’autres éléments à prendre en compte que le taux, il faut toujours comparer les offres de plusieurs institutions.»

M. Vinet nuance, lui aussi, l’importance du taux d’intérêt. «Dans la décision d’un consommateur, le taux d’intérêt devrait être le dernier facteur à considérer, il faut d’abord réfléchir à son budget et à sa capacité de payer.»

Taux fixe, le plus populaire

Pour les nouveaux acheteurs ou les consommateurs qui renouvellent leur prêt hypothécaire, les taux fixes sont les plus populaires lorsqu’on leur explique les particularités de chaque prêt. «Il n’y a pas beaucoup de différences entre les taux variables et fixes en ce moment et on s’attend à ce que les taux d’intérêt remontent : on ne sait seulement pas quand», constate Mme Rousson.

Pour ceux qui ont déjà un prêt à taux variables, la décision de profiter de la guerre des taux dépendra de votre situation, explique-t-elle. Un acheteur qui a un prêt hypothécaire à taux variable peut toujours le modifier pour un taux fixe en respectant les autres conditions de son contrat.

Malgré tout, il est possible que conserver votre taux variable soit une bonne affaire. «Donnons l’exemple d’un ménage qui a pris un prêt l’automne dernier à un taux variable de 2,15%, explique-t-elle. Si cette personne effectue un paiement équivalent à celui qu’elle ferait à un taux de 3,69%, elle montre qu’elle a la capacité de payer si son taux augmente, et dans l’intérim elle rembourse plus de capital.»

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