Des ressources pour se lancer à son compte


Édition de Mars 2015

Des ressources pour se lancer à son compte


Édition de Mars 2015

Il existe des ressources pour vous aider à vous lancer, que l'aide soit technique ou financière.

Marc-André Sabourin, un jeune journaliste de 26 ans, caressait depuis longtemps l'idée de lancer sa propre maison d'édition de livres numériques. Des économies, il en avait, mais pas suffisamment pour concrétiser son projet. Sociofinancement (crowdfunding), bourses, accompagnement : son cofondateur et lui ont dû frapper à plusieurs portes pour se faire aider.

Cependant, les efforts en ont valu la peine : Inouï a vu le jour en 2014, et déjà, la maison a publié sept petits livres numériques qui ont rejoint plus de 2 000 lecteurs.

«Il est primordial de bien magasiner ses ressources, dit Marc-André Sabourin. Pour moi, l'accueil que le conseiller réserve à notre projet est aussi important que les services offerts par l'organisme.»

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Du soutien à toutes les étapes

Selon le rapport de l'Indice entrepreneurial québécois 2014 réalisé par la Fondation de l'entrepreneurship, pour un jeune entrepreneur sur deux, le manque de financement constitue le principal obstacle.

Cependant, si l'étape du financement est la plus difficile, elle n'est pas la seule : analyse de marché, plan d'affaires, commercialisation... Quand on veut se lancer à son compte, on peut rapidement ne plus savoir où donner de la tête.

Or, malgré la politique d'austérité du gouvernement Philippe Couillard, qui a récemment revu les programmes d'aide aux entreprises à la baisse en diminuant notamment de 21 % les mesures fiscales qui leur étaient accordées, il y a de l'espoir pour les travailleurs autonomes et les petits entrepreneurs ! Tant à la phase de l'idée qu'à la phase de la croissance, des ressources existent. Suivez le guide.

Pour valider son projet d'affaires

On a trouvé l'idée du siècle. C'est un bon départ. Mais ce projet d'entreprise répond-il à un besoin ? Quelle est la taille du marché potentiel ? Qui seront nos concurrents ? Voilà les premières questions auxquelles l'entrepreneur en devenir doit répondre.

Un bon moyen de valider son idée d'affaires consiste à participer à des événements de réseautage, ou encore, à faire partie d'un réseau d'affaires, comme la Jeune Chambre de commerce de Montréal (jccm.org) ou Entrepreneurs anonymes (eamtl.com). Cette façon de faire contribue aussi au développement de son réseau, un aspect important dans la réussite d'une entreprise.

Les étudiants et les diplômés d'une université peuvent également se tourner vers le centre d'entrepreneuriat de celle-ci pour obtenir de l'aide dans la recherche de leur marché.

«On organise, entre autres, le Pitch Feedback, qui consiste à lancer son idée afin d'obtenir les conseils d'experts», indique Lydia Bukkfalvi, directrice du Centre d'entrepreneuriat Poly-UdeM.

S'il s'agit d'une première incursion dans le monde de l'entrepreneuriat, à cette étape cruciale du démarrage, on voudra sans doute être accompagné pas à pas.

Parmi les principaux organismes qui vous tendaient la main depuis plusieurs années, on trouve notamment les corporations de développement économique communautaire (CDEC), les centres de développement locaux (CLD) et le SAJE accompagnateur d'entrepreneurs, présents dans toutes les régions du Québec.

Il faut mentionner que le gouvernement libéral a annoncé l'automne dernier le transfert de la responsabilité du développement économique local aux municipalités et aux MRC, signant la fin des CLD créés par le gouvernement de Lucien Bouchard en 1998.

On ignore toujours quelle forme prendra l'aide aux entrepreneurs, puisque chaque ville et chaque MRC devra établir ses priorités et son propre plan d'action.

À Montréal, le maire Denis Coderre a toutefois annoncé qu'il souhaitait un règlement quant au sort réservé aux neuf CDEC et aux neuf CLD de la métropole à la fin janvier 2015, ainsi que la mise en oeuvre d'un nouveau plan dès le mois d'avril.

Au moment de mettre sous presse, il reste donc beaucoup de zones grises quant à l'avenir de ces structures de soutien aux entrepreneurs locaux. Cependant, une chose est sûre, ceux qui souhaitent se lancer en affaires pourront encore trouver de l'aide auprès de leur ville ou de leur MRC au cours des prochaines années... On ne sait juste pas encore à quelle porte ils devront frapper désormais.

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Le plan d'affaires

Même si nombre d'entrepreneurs trouvent l'exercice parfois fastidieux, les experts sont unanimes : le plan d'affaires est souvent un incontournable pour partir en quête de financement et lancer son entreprise.

La complexité du plan d'affaires dépend de celle de l'entreprise. «Le graphiste qui veut se lancer à son compte n'aura certainement pas le même travail de rédaction à faire que l'entrepreneur qui souhaite démarrer une entreprise en technologie et engager des employés», explique Denis Sirois, directeur général de la CDEC Centre-Nord.

Le SAJE propose encore une formation payante pour rédiger un plan d'affaires. L'avantage : à la fin du cours, on obtient un plan complet évalué par un professionnel.

Le fameux financement

De combien a-t-on besoin pour démarrer ? Le plan d'affaires établi à l'étape précédente devrait répondre à cette question et prévoir les divers niveaux de financement possible.

Le premier réflexe est souvent de prendre rendez-vous avec un conseiller de son institution financière et de demander un prêt. Sauf que «le financement auprès des institutions financières comporte des exigences en matière de garantie que les entrepreneurs en démarrage peuvent avoir de la difficulté à fournir», dit Patrick Bérard, du SAJE.

Avant de s'endetter, on devrait plutôt considérer l'argent «gratuit» : celui qu'on peut obtenir grâce aux bourses, aux concours et aux subventions.

En ce qui concerne les subventions, le gouvernement peut offrir une aide financière aux personnes admissibles, comme dans le cas du programme Soutien au travail autonome d'Emploi Québec. Pendant un maximum de 52 semaines, les travailleurs autonomes et les entrepreneurs obtiennent une aide financière supplémentaire à celle reçue à titre d'assurance emploi ou d'aide sociale.

Les bourses comme celle qu'offre la Fondation Montréal Inc. et les concours comme le Concours québécois en entrepreneuriat constituent un bon coup de pouce au démarrage. D'abord, parce qu'il ne s'agit pas de prêts, ensuite, parce que les gagnants obtiennent une belle visibilité dans le milieu des affaires.

Encore faut-il les gagner, ce qui est loin d'être assuré... «Considérant tout le travail qu'exige la soumission d'une candidature, il vaut mieux bien cibler les bourses qui en valent la peine», suggère Marc-André Sabourin. Si le jeune entrepreneur a bien reçu la bourse de 5 000 dollars de la Fondation du maire (maintenant Fondation Montréal Inc.) et la bourse de 500 dollars du concours Entrepreneurs en action, plusieurs autres bourses lui ont échappé. «Je ne les ai pas comptés, mais il y a assurément plus de refus que de réussites», dit-il.

«Le love money (l'argent prêté ou donné par son entourage) est également souvent sous-estimé, ajoute Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Il donne pourtant accès à des outils de financement avantageux.»

Par exemple, les CDEC peuvent financer un projet sous forme de prêt jusqu'à 50 % en partenariat avec des institutions financières si le promoteur a une mise de fonds de 20 %, selon le programme choisi.

Futurpreneur Canada, conjointement avec la Banque de développement du Canada, propose également aux 18 à 39 ans des prêts pouvant aller jusqu'à 45 000 dollars, sans garantie.

Le sort des nouvelles entreprises se joue généralement durant les trois premières années de leur existence. Raison de plus pour s'outiller adéquatement et pour mettre les bouchées doubles au commencement de son projet.

PREMIER ARRÊT

Info entrepreneurs

Info entrepreneurs, un service en ligne chapeauté par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, constitue une véritable fenêtre sur l'ensemble des ressources existantes, et donc, un excellent point de départ. Selon le type de clientèle auquel on appartient, on peut trouver rapidement l'information désirée. Par exemple, si une entrepreneure effectue une recherche sur le site, elle pourra trouver tous les programmes qui s'adressent exclusivement aux femmes. Le site offre ainsi des filtres de recherche par type de contenu (financement, permis, formation), par cycle de vie de l'entreprise (démarrage, croissance) et par région. infoentrepreneurs.org

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