Aïe ! C'est le retour de la petite paie

Publié le 06/01/2012 à 17:04, mis à jour le 09/01/2012 à 06:21

Aïe ! C'est le retour de la petite paie

Publié le 06/01/2012 à 17:04, mis à jour le 09/01/2012 à 06:21

Le retour des fêtes correspond au retour de la petite paye, celle qui est amputée par les charges sociales. Comment en réduire l’effet sur ses finances.

La fin de certains prélèvements

Quelque part entre le printemps et la fin de l'automne, les gens qui gagnent 60 000 dollars et plus finissent de payer leurs contributions à des programmes comme la Régie des rentes (RRQ), le régime d'assurance parentale (RQAP) et l'assurance-emploi (AE), ce qui leur laisse de 500 à 700 dollars de plus par mois en poche, selon le cas. C'est beaucoup d'argent.

Ce phénomène tient au fait que le fisc, qui prélève des cotisations sur la paie en se fondant sur un salaire maximal, prend ses déductions en fonction des revenus versés. Donc, plus vite un contribuable atteint ce plafond, c'est-à-dire plus sa rémunération est élevée, plus vite il se débarrasse des cotisations.

Ainsi, un individu qui gagne 80 000 dollars par an cessera ses cotisations à la RRQ à la mi-juillet, alors que celui qui touche un salaire de 120 000 dollars aura tout réglé à la fin d'avril.

Le danger de dépenser

Le problème avec ce phénomène, c'est que beaucoup profitent de leur " grosse paie " pour augmenter leurs dépenses. " Rapidement, ils s'habituent à un niveau de consommation supérieur ", remarque François Morency, président d'Aviso.

Par conséquent, en janvier, lorsqu'ils reviennent à la petite paie, ils sont déprimés... Même s'ils comprennent le principe des contributions aux divers programmes, ils ont de la difficulté à s'adapter au fait que la première paie de janvier est beaucoup plus petite que la dernière paie de décembre. Plus déprimant encore, le retour de la " petite paie " coïncide généralement avec l'arrivée des gros relevés de cartes de crédit de la période des fêtes.

La solution : vivre de sa petite paie toute l’année

Pour éviter ces fluctuations russes, il y a un truc : vivre en fonction de sa petite paie tout au long de l'année. " Quand la paie augmente, on applique donc ce surplus à l'épargne ou au remboursement des dettes ", dit Joan Beauchamp, de la Banque Nationale. Un contribuable déterminera ce qui est le plus avantageux selon sa situation personnelle.

" Toutefois, en règle générale, il vaut mieux contribuer au REER que rembourser ses dettes, souligne Josée Morissette, planificatrice financière chez RBC. Le REER déclenchera un remboursement d'impôt de 30 à 40 %, tandis que le remboursement d'une dette permettra au mieux d'économiser 15 à 18 % d'intérêt. " Le remboursement d'impôt engendré par la contribution au REER devrait, quant à lui, servir à payer les dettes.

Si un contribuable épargne 3 000 dollars par an avec sa " grosse paie " et qu'il place cet argent dans son REER, il aura contribué 75 000 dollars après 25 ans. Chaque année, il recevra un remboursement d'impôt de 1 200 dollars, qu'il appliquera sur sa carte de crédit, dont le taux est de 15 %. Dans 25 ans, il aura ainsi accumulé des gains de 75 340 dollars dans son REER (rendement annuel composé de 5 %) et aura réduit ses versements d'intérêt de 4 500 dollars. Non seulement il aura réussi à épargner 75 000 dollars, mais il se sera aussi enrichi de 79 840 dollars.

D'autres options

Toutefois, si le REER est comblé et que les dettes sont payées, il reste des solutions de rechange. On peut faire une contribution à son CELI ou au REEE, accélérer le paiement de son hypothèque ou mettre en place des stratégies fiscales (par exemple, actions accréditives, REA) qui réduiront la facture d'impôt.

Ainsi, en mettant 3 000 dollars sur son hypothèque chaque année, on épargnera 56 476 dollars d'intérêt sur 25 ans (période d'amortissement). Et elle sera remboursée cinq ans et demi plus tôt.

" Lorsqu'on considère le résultat à long terme, dit Josée Morissette, et qu'on s'aperçoit que ce surplus peut nous permettre de réaliser des objectifs qu'on pensait impossibles, comme payer la maison plus rapidement, et ce, en ne subissant plus les variations de revenu, on comprend que c'est la solution. "

 

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