Pourquoi laisser dormir de l'argent dans le garage?

Publié le 08/08/2016 à 14:16

Pourquoi laisser dormir de l'argent dans le garage?

Publié le 08/08/2016 à 14:16

Photo: 123rf.com/Cathy Yeulet

Sous-sols, garages, placards et autres fonds d’armoires recèlent d’objets inutilisés susceptibles de rapporter quelques billets de 100$. À qui la chance?

Tout a commencé par une envie de raclette, quelque part à l’hiver 2012. Benoit Skinazi et quelques autres amis montréalais d’origine française cherchaient à louer l’indispensable four servant à préparer leur gueuleton. En vain.

C’est ainsi qu’est née l’idée de lancer Maxloc.ca, une plateforme Web de location d’objets entre particuliers. «C’est un concept qui marche très fort en Europe, non seulement pour les biens mais aussi pour les services, explique ce cofondateur du site. On s’est dit que, forcément, il y avait des gens ici qui voudraient louer un objet qui sert rarement plutôt que de dépenser pour l’acheter puis s’encombrer.»

Au fond des choses

Le concept est simple: vous êtes propriétaire d’un ukulélé, d’une canne à pêche ou d’un piège à raton laveur? Vous déterminez un prix de location journalier et vous inscrivez vos trésors sur le site, où viennent fureter de potentiels locataires en fonction de la localisation de l’objet. En venant le récupérer, l’emprunteur vous verse la caution prévue au cas où la bébelle revenait dans un piètre état… ou pas du tout. Le service est gratuit pour l’un comme pour l’autre.

À défaut de vous rendre millionnaire, la location d’un gadget qui croupit au fond du placard permet d’en rentabiliser le coût d’achat, voire d’en tirer un profit. Par exemple, le fameux four à raclette – l’objet que Benoit Skinazi loue le plus fréquemment de la trentaine qu’il a inscrits sur Maxloc.ca – lui a coûté une cinquantaine de dollars en 2012. «Depuis, il m’a rapporté entre 350 et 400$», dit-il.

Parmi les objets les plus populaires sur le site de location figurent les matelas gonflables, les tentes de camping, les caméras GoPro et les instruments de musique, indique-t-il.

Blocage

Y a-t-il de l’engouement pour ce type de service en Amérique du Nord? Oui et non, estime Gabriel Saba, fondateur de SharingKit.com, un autre site québécois de location de biens entre particuliers. Selon lui, il y a «une culture à développer», principalement du côté des possesseurs de biens.

«Louer ses objets, ce n’est pas dans notre ADN. Plusieurs personnes ont peur de les récupérer endommagés. Il y a de l’éducation à faire.» Fait à noter : SharingKit.com compte 18 fois plus de locataires inscrits que de propriétaires-locateurs, précise-t-il. Autrement dit, l’offre est loin de suivre la demande.

En dépit de ses 4500 membres, Maxloc.ca compte lui aussi plus de locataires que de locateurs. «On a de nouvelles inscriptions tous les jours, mais on n’est pas Airbnb, renchérit Benoit Skinazi. Les gens n’ont pas nécessairement le réflexe de regarder le potentiel des objets qui les entourent et dont ils se servent une fois par an. Pourtant, c’est une expérience enrichissante… et rentable.»

Gagnant-gagnant

Malgré tout, les deux entrepreneurs sont convaincus que cette forme d’économie de partage a de l’avenir. «Il n’y a pas de raison pour que ça ne fonctionne pas», estime le cofondateur de Maxloc.ca.

En plus de renforcer le sentiment de communauté, la location d’objets entre particuliers est une façon de réduire l’impact de la surconsommation, selon Gabriel Saba.

Pour ces entrepreneurs, outre l’éducation populaire, le principal défi consiste à retoucher leurs plateformes respectives afin de les rendre plus conviviales et mieux adaptées aux appareils mobiles. Mais comme chacun mène sa «véritable» carrière en parallèle, «ce n’est pas évident d’investir temps et argent tant que le site ne génère pas de revenus», résume le fondateur de SharingKit.com.

D’ici là, vous avez tout intérêt à fouiller vos espaces de rangement : la perceuse, la cage de transport du minou et même cette bonne vieille boule disco peuvent rapporter quelques bidous tout en faisant des heureux ! 

À la une

Bourse: Wall Street clôture en ordre dispersé

Mis à jour à 18:12 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a clôturé en légère hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 18 avril

Mis à jour à 18:32 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique

Que faire avec les titres de Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes.