Les périls du financement à long terme

Publié le 05/06/2015 à 09:30

Les périls du financement à long terme

Publié le 05/06/2015 à 09:30

Quatre ans pour payer des meubles ou huit ans pour payer sa voiture ? Une récente étude d'Option consommateur met en lumière, au-delà de leur aspect alléchant, le côté plus sombre des offres de financement à long terme.

L’offre de crédit n’a jamais été aussi vaste et diversifiée et les commerçants cherchent constamment de nouvelles façons de nous convaincre d’en acheter. « Depuis la crise de 2008, on remarque une augmentation des conventions de crédit de plus de 72 mois », constate l’avocate et conseillère budgétaire chez Option consommateur Karine Robillard.

Les paiements aux semaines ou aux deux semaines sont par exemple monnaie courante dans le secteur automobile. Volkswagen affichait même l’an dernier sa Jetta à 6 $ par jour. En gros, il suffirait d’apporter son lunch au bureau pour s’offrir une nouvelle voiture. Plusieurs de ces plans de financement ont en commun d’offrir une très longue période de remboursement.

Or, un des risques du financement à long terme est de se retrouver avec des dettes bien supérieures à la valeur des biens qu’on a achetés. « C’est ce qu’il faut éviter à tout prix », prévient le directeur adjoint aux affaires publiques chez CAA-Québec, Philippe Saint-Pierre. « Il arrive parfois que la famille se sépare ou s’élargisse et qu’on ait besoin de changer de véhicule. La dette résiduelle de l’ancienne voiture s’additionne alors au prix de la nouvelle », ajoute-t-il.

Il faut surtout avoir en tête que la valeur de revente d’une automobile diminue très rapidement dans les premières années d’utilisation, parfois jusqu’à 60 % de moins en quatre ans. « Un bon repère est de ne pas contracter un prêt qui dure plus longtemps que la garantie sur le groupe motopropulseur », recommande Philippe Saint-Pierre.

Des prix qui explosent

« Je rencontre parfois des gens qui n’ont aucune idée du prix réel de la voiture qu’ils sont en train de payer », se désole Karine Robillard. Il est parfois difficile de comprendre les implications d’une convention de crédit à long terme puisque ceux-ci sont souvent enfouis dans une mer de termes techniques. De faibles mensualités cachent souvent un prix total gonflé.

Le rapport d’Option consommateur cite en exemple une piscine affichée à 15 999$ ou 69 $ toutes les deux semaines pendant 15 ans. En lisant les petits caractères qui accompagnent la publicité, on apprend cependant que le prix total sera plutôt de 27 255 $!

Ce manque d’information semble être courant. Le montant périodique à débourser est souvent mis en évidence. Le prix total, qui inclut les frais de crédit, est lui beaucoup plus difficile à trouver dans de nombreuses publicités. Le rapport recommande d’ailleurs de forcer les commerçants à afficher de façon visible le prix global quand ils présentent des offres de crédit.

Il est évidemment plus avantageux de recourir à un plan de financement à long terme que de repousser des paiements de sa carte de crédit. Ces plans ne devraient cependant servir qu’en cas de nécessité, même si 54 % des consommateurs sondés affirment avoir acquis des biens plus onéreux que prévu grâce à la facilité d’accès au crédit. Dans tous les cas, il est important de se renseigner et de poser des questions avant de contracter un prêt.

 

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