L'endettement zéro: une bonne idée?

Publié le 10/09/2015 à 10:26

L'endettement zéro: une bonne idée?

Publié le 10/09/2015 à 10:26

Payer ses dettes à tout prix ? Il en va des finances personnelles comme des stratégies politiques : si la rigueur budgétaire a du bon, ce n’est pas toujours le meilleur moyen de s’enrichir. Conseils d’experts.

Qui paie ses dettes s’enrichit, dit l’adage. Mais lorsque les taux d’intérêt sont peu élevés, comme c’est le cas en ce moment pour les prêts hypothécaires, il peut s’avérer judicieux d’investir dans des placements qui rapporteront davantage que ce qu’il vous en coûte pour rembourser une dette. Un principe qu’on appelle le « coût d’opportunité ».

Il faut d’abord tenir compte du taux d’intérêt relié à la dette, explique Steeve Mc Lean, conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective chez Industrielle Alliance. Ainsi, attaquez-vous en priorité aux soldes sur les cartes de crédit à taux d’intérêt élevé. « Mais si un placement peut vous rapporter 5 ou 6 % d’intérêt et que votre dette affiche un taux de 2 %, il n’est pas mauvais de rembourser et d’investir en même temps. »

Syndic de faillite chez Pierre Roy et associés, Guylaine Houle distingue les bonnes des mauvaises dettes. « Un immeuble que vous maintenez en bon état et dont vous payez l’hypothèque régulièrement est une bonne dette, puisque vous récupérerez généralement les investissements lors de la vente. Ce n’est pas le cas d’une voiture, qui perd de la valeur rapidement. »

Pour Jean-François Robert, représentant de courtier en épargne collective, il ne faut pas nécessairement mettre toutes les dettes à la consommation dans le panier des mauvaises créances. « Il existe des dettes neutres, comme celles liées à l’automobile ou aux appareils électroménagers, qui se déprécient à la même vitesse que le solde du prêt. » Les pires dettes, selon lui? « Les prêts pour achat de matériel électronique ou informatique, car il sera toujours impossible de le revendre à un prix convenable. »

Au rayon des « bonnes dettes », on peut aussi inclure celles qui servent à financer un retour aux études ou le lancement d’une entreprise, remarquent les experts interrogés.

Allergie aux dettes

Geneviève fait partie de ces gens qui ont horreur des dettes. Cette traductrice de 41 ans, qui travaille depuis sa maison située à une soixantaine de kilomètres de Montréal, n’a aucun passif à part son prêt hypothécaire, sur lequel elle effectue à l’occasion des versements anticipés. Le prêt qui a servi à l’acquisition de sa voiture, il y a quatre ans, est soldé, et elle économise pour la suivante, qu’elle compte payer comptant. Les autres dépenses sont limitées : peu de sorties au resto, pas de vêtements dernier cri, pas de voyage dans le Sud.

Ce qui ne l’empêche pas de faire chauffer la carte de crédit. « Je mets toutes mes dépenses sur ma carte mais je rembourse intégralement à la fin du mois. Je ne paie donc jamais d’intérêts et je profite au maximum du programme de récompenses, qui m’a permis d’amasser 1500 $ d’essence l’an dernier. »

La stratégie de Geneviève est un modèle de saine gestion des finances personnelle, estime Guylaine Houle. « Le hic, c’est que ce n’est pas tout le monde qui est capable d’exercer autant de contrôle sur ses finances. » Il faut aussi garder en tête que des drames tels séparation ou maladie peuvent déstabiliser les consommateurs les plus méthodiques, ajoute-t-elle.

Faut-il pour autant se rabattre sur (ou plutôt sous) le bon vieux matelas ? Pas nécessairement, disent les spécialistes : régler tous ses achats en argent comptant comporte aussi des désavantages, dont le risque de vol et l’absence de trace si l’on veut contester une transaction. Une question d’équilibre.

***

Bonnes et mauvaises dettes

Qu’est-ce qui distingue bonnes et mauvaises dettes ? Voici la réponse de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada.

Une bonne dette est un investissement dans quelque chose qui prend de la valeur ou qui est profitable à long terme. Exemples : un prêt hypothécaire pour une maison; un prêt pour des études en vue d'une carrière; un prêt pour lancer une entreprise; un achat bénéfique pour votre travail ou votre santé.

Si vous empruntez pour acheter quelque chose dont la valeur diminue immédiatement ou dont vous ne pouvez pas effectuer le remboursement au complet et à temps (ce qui occasionne des frais d'intérêt et un endettement plus élevé), il s'agit d'une mauvaise dette. Exemples : un achat fait avec une carte de crédit de magasin ayant un taux d'intérêt élevé; un prêt personnel pour payer des dépenses mensuelles courantes; tout achat qui n'est pas vraiment nécessaire ou utile.

 

 

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