La vie après la faillite

Publié le 13/04/2016 à 09:08

La vie après la faillite

Publié le 13/04/2016 à 09:08

Pour reconstruire son crédit et ses finances personnelles après une faillite, il n'y a pas de recette magique. Seuls le temps et de bonnes pratiques de consommation peuvent améliorer une cote de crédit démolie. Heureusement, la marche à suivre est assez simple.

Une personne sera libérée de ses dettes en général 9 mois après avoir déclaré faillite, ou 21 mois si elle gagne un revenu jugé excédentaire. Cette faillite sera inscrite à son dossier de crédit chez Equifax ou TransUnion pendant 6 à 7 ans, ou 14 ans pour une récidive. « Un dossier de crédit, c'est une photo dans le temps. Les dettes et la faillite vont s'estomper avec les années, mais il faut aussi y travailler», explique Pierre Leblanc, fondateur du syndic de faillite Groupe Leblanc.

Minimalement, l'individu qui se reprend en main doit tenter d'avoir un lieu de résidence et un emploi stables ainsi que payer ses factures au complet et à temps. Il peut aussi tenter ces quelques stratégies.

Demander une carte de crédit de 500 $

« On veut regagner la confiance des institutions financières. Le but est de convaincre les prêteurs afin de faire de nouvelles entrées positives dans notre dossier de crédit et de démontrer qu'on s'est réhabilité », explique Eric Lebel, associé, syndic et conseiller en redressement financier chez Raymond Chabot Grant Thornton. 

Pour prouver sa bonne foi, Eric Lebel conseille de faire un dépôt en garantie auprès de l'institution du même montant que la carte de crédit et de la « rembourser » au complet chaque mois.

Obtenir un prêt

Eric Lebel recommande d'utiliser la même méthode pour obtenir un prêt plus substantiel, par exemple de 5 000 $, afin d'économiser. « En leur disant de conserver ce montant dans un dépôt à terme, l'institution ne court pas de risque. Equifax voit qu'on a emprunté et payé rubis sur l'ongle. Dans trois ans, vous aurez une belle cote avec 5 000 $ d'épargne », illustre-t-il.

Éviter de faire plusieurs demandes de crédit en même temps

Cet empressement ne met pas les institutions financières en confiance, sans compter les conséquences d'un refus, qui sera lui aussi inscrit plusieurs années au dossier de crédit.

Rencontrer son banquier

S'asseoir avec ce dernier et lui expliquer les raisons de sa faillite ne changera peut-être rien sur le plan des chiffres, selon Pierre Leblanc, mais cela amènera le banquier à être plus compréhensif. La maladie, un divorce ou une perte d'emploi sont des situations imprévues. Cependant, si la cause de la faillite est un problème de surendettement chronique, comme le jeu ou l'alcool, consulter un spécialiste est nécessaire.

Budgéter

Établir un budget et le respecter est primordial. Il faut toutefois prévoir les « imprévus » et se laisser un 5 % pour des loisirs. « Si le budget est trop restrictif, on ne sera pas capable de s'y tenir », dit Eric Lebel. 

Discuter avec sa famille

« Idéalement, il faut parler avec le conjoint et les enfants de ces difficultés et des ajustements à faire. Si on ne leur explique pas, ils auront de la difficulté à comprendre les changements », affirme Pierre Leblanc, qui constate que la faillite est encore un tabou au Québec.

Mise en garde

Les entreprises qui affirment pouvoir « nettoyer » un dossier de crédit en deux à trois ans ne font qu'appliquer ces conseils, en plus de facturer des honoraires. « Une agence de crédit ne peut retirer des renseignements négatifs exacts avant l'expiration du délai prescrit par la loi. Donc, ne croyez pas quelqu'un qui prétend pouvoir retirer des renseignements négatifs exacts avant le délai légal », rappelle pour sa part le Bureau de la consommation du Canada.

À la une

Il faut concentrer les investissements en R-D, dit le Conseil de l’innovation du Québec

L’État devrait davantage concentrer les investissements en R-D dans certains secteurs, selon le Conseil de l’innovation.

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

23/04/2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

De nouvelles règles fiscales favorisent le repreneuriat familial

Édition du 10 Avril 2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Elles devraient stimuler le transfert d'entreprise à des proches.