L'économie du partage peut-elle vous faire économiser?

Publié le 15/08/2016 à 09:46

L'économie du partage peut-elle vous faire économiser?

Publié le 15/08/2016 à 09:46

Par Nafi Alibert

Les Québécois sont de plus en plus adeptes de l’économie collaborative. Quand ils utilisent ces services, leur première motivation est l’aspect financier : ils ont l’impression d’économiser de l’argent ou d’en gagner.

C’est ce qu’indique le Baromètre de l’Observatoire de la consommation responsable (OCR) qui a mesuré pour la première fois le comportement de consommation collaborative au Québec.

Des mouvements citoyens aux entreprises, l’économie collaborative englobe l’ensemble des initiatives qui mettent en relation des personnes pour réinventer notre façon de consommer, de produire, d’apprendre et de créer en communauté.

Consommer mieux en dépensant moins

Bien qu’aucune étude ne chiffre les économies réalisées par les aficionados de la consommation collaborative, Luce Beaulieu, coordonnatrice à l’Institut de l’environnement du développement durable et de l’économie circulaire, estime autour de 5000 $ le gain ou l’économie à faire par année pour un couple qui a régulièrement recours à ce type de services.

« Rien que pour l’achat de biens d’occasion, l’économie annuelle d’un ménage canadien est évaluée à 1150 $ », souligne-t-elle en faisant référence à l’Indice Kijiji de l’économie de seconde main.

Luce Beaulieau fait aussi « des milliers de dollars d’économie » en rachetant les vêtements d’une autre famille pour son fils et en participant à des groupes d’achat ou d’échanges.

Un de ses coups de cœur : le site Chic Marie qui permet de louer des vêtements d’une valeur de 250 $, dès 55 $ par mois. « C’est le quart du prix initial et on peut les acheter ou les retourner pour en recevoir de nouveaux », explique-t-elle.

Elle recommande aussi la plateforme NousRire qui permet d’obtenir des produits bio à rabais. Par exemple 100 grammes de baies de Goji y coûtent 3,68 $ contre 6,80 $ chez IGA, soit une économie qui frôle les 50 %.

Des services gagnants

Jonathan Parent est cofondateur de Shareapass, une plateforme québécoise de partage de laissez-passer événementiels. L’idée : permettre aux gens qui ont payé pour l’entièreté d’un évènement, mais qui ne peuvent pas assister à toutes les activités, de « revendre les moments inutilisés ».

Sur sa plateforme, le prix de vente moyen pour une soirée au Festival d’été de Québec s’est vendu entre 25 et 30 $, alors qu’aucun billet quotidien n’était proposé et que les festivaliers devaient débourser au minimum 100 $ pour assister aux concerts.

« Les vendeurs peuvent se faire un profit, mais les prix restent intéressants pour les acheteurs puisque les billets sont systématiquement revendus pour une fraction du prix initial », précise Jonathan Parent.

Plus de 180 façons d’échanger des biens et des services ont été recensées au Québec par OuiShare Québec et l’OCR. Le monde de l’économie de partage est un univers en expansion qui touche même la sphère juridique. Avec à peine cinq mois d’existence, le site onregle.com a déjà permis à des centaines de personnes de régler leurs différends financiers en ligne, sans avocat, en bénéficiant de frais de justice cinq à dix fois inférieurs aux tarifs pratiqués.

« Le droit vit enfin sa révolution industrielle. Nous sommes en train de standardiser toutes les procédures permettant de régler un problème à incidence financière », se félicite Alexandre Désy, avocat au Barreau du Québec et cofondateur de onregle.com.

À coups d’offres et de contre-offres, les clients négocient en ligne. S’ils arrivent à une entente, le site prélève 2,5 %, sinon le service est gratuit.

De grandes valeurs à petits prix

Comme une centaine de personnes dans le monde, Alexandre Bigot est connecteur chez OuiShare : il met en relation les différentes communautés de consommation collaborative.

Du haut de ces 28 ans, il ne jure que par l’économie de partage. « J’appartiens à une génération qui a acquis son pouvoir d’achat en même temps qu’est apparue l’économie collaborative, ça me parait normal de partager ma voiture, de louer mon appartement, d’aller chez des gens quand je pars en vacances, je n’ai jamais expérimenté d’autres canaux, donc je ne sais même pas si je fais des économies », dit-il.

Selon lui, il n’y a plus juste l’aspect économique qui intéresse les utilisateurs, mais aussi le fait de pouvoir participer à la gouvernance et à la création de valeurs d’une entreprise. « On le voit avec les paniers de légumes où les gens acceptent de dépenser plus, car ils accordent une grande valeur à la consommation locale et aiment l’idée de supprimer les intermédiaires pour donner plus de revenus à leurs producteurs », termine-t-il.

OuiShare va prêter main-forte au gouvernement pour son chantier sur l’économie collaborative et sortira une étude plus complète sur la consommation collaborative cet automne.

 

 

 

 

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