L'économie collaborative viendra à bout de la consommation

Publié le 08/07/2013 à 07:12, mis à jour le 18/10/2013 à 09:56

L'économie collaborative viendra à bout de la consommation

Publié le 08/07/2013 à 07:12, mis à jour le 18/10/2013 à 09:56

Par AFP

Photo: RachelBotsman.com

L'économie du partage, consistant pour les particuliers à échanger directement des services, viendra à bout de la société de consommation, une révolution se chiffrant déjà en milliards qui ne tuera pas le capitalisme, estime Rachel Botsman, spécialiste du sujet.

L'économie «collaborative», dont les exemples les plus connus sont les sites d'échange d'appartements, la location de voitures entre particuliers, les prêts entre individus passant outre le système bancaire, "représente déjà des milliards de dollars, déclare Rachel Botsman, auteur de "What's mine is yours, How Collaborative Consumption Is Changing The Way We Live" (Ce qui est à moi est à toi, ou comment l'économie collaborative va changer notre mode de vie).

Ainsi, le marché de prêts représenterait déjà deux milliards. Le site Airbnb, mettant en relation des particuliers pour louer leurs habitations pour quelques jours et ne prélevant que des frais de transaction, a permis la location de 4 millions de nuitées en 2013 contre 3 millions en 2012, au grand dam des hôteliers, note la spécialiste invitée à Bordeaux pour un forum sur ce sujet.

«C'est la fin du consommateur comme on l'entendait. D'ici dix ans il sera mort», assure-t-elle à l'AFP. Le consommateur ne se définira plus comme tel, mais comme «membre d'une communauté», ajoute cette anglaise issue du monde du marketing et de la publicité, fondatrice d'un cabinet de conseil spécialisé dans l'économie collaborative, qui considère que la crise de 2009 a entraîné un questionnement profond de la société de consommation.

Monétiser des actifs sous-utilisés

La technologie a désormais permis de mettre en relation les individus sans intermédiaires et comme en matière de circulation de l'information, internet défie les "monopoles" et entraîne un changement profond des relations entre producteur et consommateur, avec une économie «plus distribuée, moins centralisée, des marchés de niche et de réseaux (...) permettant aux individus de se sentir plus 'capables'».

Elle permet en plus de «monétiser» des actifs qui jusque-là ne l'étaient pas: «Des voitures mais aussi de l'espace physique ou l'expertise qui étaient jusque-là sous-utilisés».

Avant, «les maisons dans les arbres n'avaient pas de marché», maintenant on peut les louer sur internet, plaisante-t-elle. De même, certains louent leur temps à d'autres pour faire des démarches administratives pour eux, un marché inexistant avant. Idem pour les «places vides dans des voitures», les minutes non utilisées des forfaits de téléphone portable, l'échange de savoirs en ligne.

Le secteur, insiste-t-elle, connaît une «croissance à trois chiffres».

Cette économie-là entraînera-t-elle des pertes d'emploi dans l'industrie manufacturière, alors qu'elle encourage la ré-utilisation d'objets plutôt que la consommation à outrance ?

Pas forcément, répond-t-elle en soulignant que l'échange de musique en ligne avait ainsi fait craindre l'effondrement de l'industrie musicale et s'est finalement traduit par "l'apparition de nouvelles sources de revenus". "On est bien passés de la télévision, à Youtube, des journaux aux blogs", dit-elle, sans cependant nier que dans un premier temps, «les industries manufacturières vont beaucoup souffrir» et devront évoluer vers un «modèle de service» et non de production.

Ainsi, certaines chaînes de magasins de bricolage offrent de plus en plus de services aux particuliers allant au-delà de la vente. "Ils vous apprennent à faire les choses vous-même plutôt que de juste vendre un produit décapant".

"Vous aurez toujours les monopoles et les conglomérats mais la marge, la niche, le marché de réseau seront aussi dynamiques que ceux du +centre+", dit-elle. Pour les travailleurs, en revanche, à l'écouter, tout va changer: "Mes enfants auront cinq jobs par semaine et ne penseront plus en terme de travail, mais d'expertise".

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