Huard faible : acheter localement pour réduire son coût d’approvisionnement

Publié le 29/04/2015 à 13:59

Huard faible : acheter localement pour réduire son coût d’approvisionnement

Publié le 29/04/2015 à 13:59

Quand un huard faible vient alourdir le coût des importations, la solution la plus simple consiste à choisir des fournisseurs locaux, devenus plus concurrentiels. Une option souvent délaissée par les entreprises, en raison de l’absence de fournisseurs proposant les matériaux et les produits nécessaires.

Selon Dean Gauthier, directeur général au sein de KLB Conseil, un groupe spécialisé dans le conseil en achats et en chaînes d’approvisionnement, trop peu d’entreprises prennent le temps de bien documenter tous les éléments entrant dans le calcul du coût total d’approvisionnement. Se fournir à l’étranger n’est pas forcément mauvais en soi. Tout dépend de la stratégie de l’entreprise. « Le gros problème est que les entreprises réagissent surtout au prix et non au coût total d’acquisition. C’est bien beau acheter aux États-Unis ou en Asie, mais les délais de livraison sont plus longs, précise celui qui intègre jusqu’à 50 éléments à vérifier dans les grilles décisionnelles proposées à ses clients. Il faut également tenir compte des taxes d’importation ou des risques de propriété intellectuelle. » De la même manière, il conseille aux sociétés d’éviter de ne disposer que d’une source unique d’approvisionnement.

Développer des sources locales d’approvisionnement peut être avantageux en matière de coût de transport ou de tarifs douaniers. « Il vaut mieux parfois acheter au Canada à un prix de 10% plus élevé qu’en Chine, où l’on paiera 20 ou 30 % de moins. Par exemple, l’industrie aéronautique, qui est à haute valeur ajoutée, développe beaucoup son marché local. »

Le temps réduit de transport, du fait qu’on travaille avec des partenaires locaux, procure une plus grande flexibilité à l’entreprise qui peut ainsi s’adapter aux évolutions des commandes de ses clients. L’absence de barrière linguistique est également un atout pour nouer des collaborations fructueuses. « La relation fournisseur-client est souvent plus simple en cas de proximité géographique, affirme M. Gauthier. En plus de parler la même langue, on partage les mêmes lois et le même contexte économique. Sans compter les entreprises qui ont des factures de télécommunications énormes avec l’Asie. »

Autre élément à considérer : faire appel à des fournisseurs locaux peut permettre de prendre part à des contrats publics. C’est l’une des raisons qui poussent le Groupe AGF, manufacturier d’échafaudages et d’armatures d’acier, à fabriquer 85 % de ses produits vendus sur le marché canadien à partir d’acier local. Le reste est importé ou acheté au Canada selon les prix en vigueur. « On prend au moins cher, dit Pierre Farah-Lajoie, vice-président aux projets spéciaux d’AGF. Mais en raison des délais de livraison plus élevés et du risque de change, c’est plus intéressant d’acheter localement actuellement. »

Renforcer son image auprès des consommateurs

Fabriquer localement permet aussi d’augmenter la valeur du produit et de renforcer son image auprès des consommateurs, surtout dans le secteur du détail et de l’alimentation. Un sondage IPSOS, réalisé pour la Banque de développement du Canada (BDC) en 2013, a révélé que les deux tiers des Canadiens avaient fait un effort pour acheter des produits locaux ou fabriqués au Canada au cours de l’année précédente. « La fibre des consommateurs a changé, les gens veulent de plus en plus de contenu canadien, souligne Pierre Cléroux, vice-président, recherche, et économiste en chef. Plusieurs détaillants l’ont compris et l’affichent. » Dans le rapport accompagnant les résultats du sondage, la BDC conseille d’ailleurs aux entreprises de mettre en évidence les caractéristiques locales des produits. « Les PME devraient souligner de manière créative leur contribution à l’économie locale, comme les emplois créés, les partenaires locaux qui participent à leurs processus […] ainsi que les répercussions locales de l’achat d’un produit en particulier », est-il écrit.

 

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