Dette record des Canadiens: et ça continue encore et encore

Publié le 15/09/2016 à 10:32

Dette record des Canadiens: et ça continue encore et encore

Publié le 15/09/2016 à 10:32

Par Yannick Clérouin

«Et ça continue encore et encore. C'est que le début d'accord, d'accord...». Le refrain d’une des célèbres chansons de Francis Cabrel semble être bien indiqué pour décrire l’évolution de l’endettement des consommateurs canadiens.

La dette des ménages du pays a touché un sommet historique au deuxième trimestre, les bas taux d’intérêt incitant les particuliers à emprunter en dépit de la faible croissance de leur revenu disponible.

Le ratio de la dette des ménages sur le marché du crédit par rapport au revenu disponible s’est donc hissé à 167,6% au deuxième trimestre, surpassant le précédent sommet de 165,3% enregistré l’an dernier, selon les données des comptes du bilan national et des flux financiers publiées par Statistique Canada jeudi.

Ainsi, les ménages devaient à la fin du deuxième trimestre 1,68$ pour chaque dollar de revenu disponible.

La croissance de la dette des ménages sur le marché du crédit, de 2%, a dépassé la hausse de 0,5% de leur revenu disponible.

La dette totale des ménages(crédit à la consommation, prêts hypothécaires et prêts non hypothécaires) s’établissait à 1973 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre*. Près des deux tiers de ce total, soit 1293 milliards de dollars, est constitué d’emprunts hypothécaires.

«Les Canadiens adorent le crédit. Compte tenu des faibles taux d’intérêt, pourquoi ne le seraient-ils pas?», écrit dans une note Leslie Preston, économiste principale pour la Banque TD.

Le problème, souligne-t-elle toutefois, réside dans la faible croissance du revenu disponible des ménages.

Le ratio du service de la dette des ménages, qui correspond au total des paiements obligatoires de capital et d'intérêts en proportion du revenu disponible ajusté pour tenir compte des intérêts courants payés, a augmenté pour atteindre 14,2 % au deuxième trimestre, comparativement à 14,1 % au premier trimestre, selon Statistique Canada.

Comme les taux d’intérêt demeurent à des creux historiques, les propriétaires remboursent davantage de capital et moins d’intérêts.

Une bonne nouvelle qui n’éclipse pas le fait que de nombreux ménages se trouveront dans une position vulnérable advenant un choc économique comme une dégringolade des prix de l’immobilier dans leur région ou un ralentissement mondial important.

Dans un discours prononcé mercredi au Royaume-Uni, Carolyn Wilkins, première sous-gouverneure de la Banque du Canada, a d’ailleurs mis en exergue les risques que présente une faible croissance du revenu des ménages dans le contexte économique actuel.

«À mesure que la croissance du revenu moyen des ménages ralentit, on peut s’attendre à ce que les chocs économiques – comme les chocs de demande étrangère qui réduisent la demande d’exportations ou les variations des prix des produits de base qui ont une incidence défavorable sur les termes de l’échange d’un pays– donnent lieu à des périodes plus fréquentes et plus longues de diminution des revenus», a-t-elle mentionné.

Elle ajoute que «plus le taux de croissance moyen des revenus des ménages est bas, plus il est probable que des chocs défavorables le fassent passer en territoire négatif.»

Le fardeau d’endettement des ménages, par rapport à leurs revenus, demeure un facteur de risque non négligeable pour l’économie canadienne, à un moment où la croissance du PIB est faible et où les entreprises et les institutions financières sont elles aussi jugées relativement plus vulnérables par la banque centrale.

*NDLR. La version initiale de ce texte a été corrigée pour inscrire le bon montant de la dette totale.

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