Bonheurs d'occasion


Édition de Novembre 2016

Bonheurs d'occasion


Édition de Novembre 2016

Gabrielle Anctil [Photos : Martin Flamand]

Acheter ou réutiliser un objet usagé, c'est payant ! Portrait d'une tendance en hausse.

Bien qu'elle se tienne loin des centres commerciaux, Gabrielle Anctil renouvelle sans cesse sa garde-robe. À part quelques articles pour lesquels elle ne lésine ni sur la qualité ni sur le prix - un pantalon bien coupé, un manteau chaud -, elle mise sur son vaste réseau pour faire le plein de vêtements. Elle participe aussi parfois à des soirées d'échange de fringues.

«Il y a toujours quelqu'un qui a des vêtements à donner, raconte cette chargée de projet de 28 ans au style pimpant. Ça donne un look plein de personnalité, car on peut mélanger les styles, les époques, les couleurs. Si je me lasse du morceau, pas grave, je donne au suivant !»

En 2015, les Canadiens ont économisé en moyenne 480 dollars en achetant des biens usagés plutôt que neufs, révèle le dernier Indice Kijiji de l'économie de «seconde main».

«Le marché de l'occasion (second hand en anglais) s'inscrit dans une nette tendance vers la déconsommation, remarque Fabien Durif, directeur de l'Observatoire de la consommation responsable de l'UQAM et coauteur de l'étude. C'est devenu une nouvelle façon de consommer.» Cette pratique englobe non seulement l'achat et la vente d'articles d'occasion, mais également l'échange, le don et le prêt.

Elle profite particulièrement aux vendeurs de biens d'occasion, qui ont empoché autour de 883 dollars en 2015, note l'étude. D'autant que les acheteurs sont peu enclins à marchander : sur les sites des petites annonces, 64 % des revendeurs ont obtenu le prix qu'ils avaient affiché !

Une p'tite gêne

Ce ne sont toutefois pas les Québécois qui font grimper la moyenne nationale de l'économie du marché d'occasion : ils sont, pour la deuxième année consécutive, parmi les plus réticents du pays à consommer des biens d'occasion, que ceux-ci soient vendus ou donnés. Même chose dans les collectivités francophones des autres provinces. «On a examiné une foule de variables et d'hypothèses, mais on ne réussit toujours pas à expliquer pourquoi», dit le chercheur.

Une exception : la région de Montréal, qui se classe en troisième position des neuf grandes villes du pays quant à l'intensité des pratiques du «seconde main», après Vancouver et Edmonton. Québec arrive au dernier rang.

Quoi acheter usagé ?

En 2015, les véhicules hors route, les articles de soins de santé et de besoins spéciaux (quadriporteurs, béquilles, etc.), l'équipement commercial ainsi que les meubles et objets de décoration figuraient parmi les biens usagés les plus appréciés des acheteurs au chapitre des économies potentielles.

Voici les articles les plus couramment échangés sur le marché de l'occasion en 2015, toujours selon l'étude commandée par le site de petites annonces Kijiji. Raison de plus pour en négocier le prix demandé !

Vêtements, chaussures et articles de mode 32,5%

Produits de divertissement : livres, CD et DVD 18,3%

Vêtements et accessoires pour bébés 9,9%

Jeux, jouets et jeux vidéo 5,8%

Meubles, articles ménagers et accessoires de décoration 4,6%

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