Vous avez dit gestion de patrimoine?


Édition de Juin 2015

Vous avez dit gestion de patrimoine?


Édition de Juin 2015

Les banques canadiennes font mousser leurs services de gestion de patrimoine. Mais de quoi s’agit-il ?

La gestion privée, la gestion de patrimoine et la gestion de portefeuille sont trois offres de services distinctes. Le dernier type de gestion fait référence au mandat précis qu’un investisseur donne à un gestionnaire de portefeuille, afin que celui-ci fasse fructifier les sommes qui lui sont confiées selon la tolérance au risque mesurée et une répartition d’actif bien définie.

La gestion privée, c’est de la gestion de portefeuille avec une touche de prestige. Vous avez droit à une réduction des frais de gestion à mesure que votre portefeuille prend de l’ampleur, à la possibilité de rééquilibrage périodique de vos placements, et même, au privilège de pouvoir discuter occasionnellement avec un gestionnaire de fonds communs réputés !

Gestion de patrimoine : la Cadillac du « tout-en-un »…

La gestion de patrimoine fait référence non seulement aux investissements, mais également aux différents champs d’expertise de la planification financière. « Sous un même toit, vous pourrez donc discuter de vos finances personnelles, de vos planifications de retraite, fiscale, légale ou successorale, et obtenir, si désiré, de l’assistance dans le domaine de la philanthropie stratégique, par exemple», explique Paule Rouleau, directrice chez Desjardins gestion de patrimoine.

Ce service intégré – qui comprend donc la gestion de portefeuille – offre l’avantage d’une planification globale, «un peu comme le médecin de famille qui pose un diagnostic, en envoyant ensuite son patient chez divers spécialistes», observe de son côté Amélie Laferrière, directrice des ventes, distribution de produits de gestion de patrimoine à la Financière Sun Life.

Le conseiller en placement est alors épaulé à l’interne par des experts qui couvrent les diffé- rents aspects mentionnés pré- cédemment. « Il s’agit d’une approche concertée pour aider les individus, les familles et les entrepreneurs aisés à accumuler, à préserver et à transférer leur patrimoine de façon optimale», résume à son tour Paule Rouleau, qui s’occupe des programmes de formation et de coaching portant sur les meilleures pratiques d’affaires en gestion de patrimoine pour les conseillers en placement de Valeurs mobilières Desjardins.

Le concept n’est ni nouveau ni le résultat d’une mode passagère. La gestion de patrimoine s’appuie sur des tendances démog raphiques fortes. «La clientèle évolue, la population vieillit», soulignet-elle. Les baby-boomers, par exemple, ne font pas que gérer leurs investissements. Plusieurs en sont désormais à l’étape du décaissement – retirer des sommes de leurs différents placements pour mener la retraite désirée –, avec tout ce que cela implique sur le plan de la fiscalité.

Le transfert de richesse d’une génération à l’autre contribue aussi à faire mousser la demande de ce type d’expertise. Les institutions financières s’adaptent donc à ces nouvelles réalités. L’offre de service se compose désormais de produits financiers, mais aussi de services-conseils, dits d’accompagnement. Pour desservir ce créneau particulier, les grandes banques canadiennes et les caisses populaires partent cependant avec une longueur d’avance par rapport aux firmes indépendantes : les clients y détiennent déjà leurs comptes bancaires, porte d’entrée du «guichet unique».

Les principaux acteurs du secteur ajoutent en succursale des spécialistes en assurance ou en prestations du vivant, ainsi que des planificateurs financiers. « La Banque Royale du Canada a 20 ans d’avance sur la concurrence à ce chapitre», confie Amélie Laferrière. Une déclinaison de ce même service : le « banquier privé ». Ce dernier dirige une équipe de spécialistes qui s’occupent de tous les aspects de votre situation financière, à condition que vous disposiez d’un actif à investir de un million de dollars ou que vous puissiez prouver que vous avez une valeur nette d’au moins deux millions de dollars.

Votre situation financière enviable vous donnera droit à des avantages particuliers, comme l’obtention d’une carte de crédit prestigieuse ou l’accès à un plafond de retrait quotidien généreux de 5 000 dollars au guichet.

Rien de gratuit  !

Selon Daniel Guillemette, qui travaille à titre de conseiller en sécurité financière depuis 1984, ces offres multiproduits ou multiservices visent avant tout à fidéliser les clients. La gestion de patrimoine peut sembler alléchante et être le gage d’une certaine simplicité, encore faut-il bien examiner sa situation. Tout comme vous magasinez vos électroménagers les plus récents, vous devez décortiquer l’offre de services financiers. « Qu’obtenez-vous en échange des frais exigés ? », demande Amélie Laferrière. « Assurez-vous que l’offre de service proposée est bien dé- taillée», renchérit Paule Rouleau.

Aurez-vous le loisir de rencontrer votre conseiller deux fois par an et obtiendrezvous trois suivis téléphoniques durant cette même période ? Quel aspect de votre planification financière visera-t-on en priorité? Quelle est l’échéance retenue pour la révision d’un volet particulier de votre plan financier ? Et bien évidemment, la question du tarif doit être abordée. De nombreux conseillers en placement travaillent désormais sur honoraires. «Dans ce cas, des frais exprimés en pourcentage de l’actif sous gestion vous seront facturés annuellement», explique Paule Rouleau.

Vous pourriez par exemple avoir à débourser entre 0,80% et 1,25% de cette valeur par an pour ré- munérer l’expertise, le rôle conseil et la prestation de votre représentant. Chaque firme, chaque banque possède sa propre grille de barèmes. Le conseiller négocie avec son client en fonction de son actif et de ses besoins. Daniel Guillemette voit les choses différemment.

«Si vous prenez le temps de faire le tour du marché pour obtenir le taux hypothécaire le plus avantageux, si vous négociez les frais de gestion de vos fonds en tenant compte des services que vous souhaitez recevoir en échange, si vous vous efforcez de sélectionner les meilleurs taux d’assurance vie disponibles, vous pourriez fort bien obtenir de meilleures conditions globales que si vous concentrez l’ensemble de votre actif au même endroit, malgré les rabais consentis », estime-t-il. Pour Amélie Laferrière, l’important, c’est plutôt de ne pas s’arrêter exclusivement aux frais à débourser. « Le fait d’avoir une vision d’ensemble de votre situation financière peut s’avérer avantageux malgré les frais professionnels à assumer», conclut-elle.

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