Miser sur l'assurance invalidité


Édition de Mars 2015

Miser sur l'assurance invalidité


Édition de Mars 2015

S'il est victime d'un accident qui le laisse invalide, le travailleur autonome peut se retrouver totalement privé de son revenu de travail. Inutile de dire que le plan d'épargne- retraite tombe alors à l'eau ! L'assurance invalidité est donc un rempart crucial contre l'imprévu.

«Les contrats de base d'assurance invalidité se ressemblent, mais comme le dit l'adage, le diable se cache dans les détails, prévient Francis Frappier, conseiller en sécurité financière chez Finexia. Il y a de nombreuses options à considérer pour avoir une couverture qui corresponde à nos besoins.»

La personne qui travaille à son compte a tout intérêt à prendre une assurance garantie. L'assureur sera plus sévère avant d'accorder la police, en exigeant des examens de santé et des preuves de revenu. Mais il sera par la suite beaucoup plus simple de réclamer ses prestations en cas d'accident ou de maladie.

«La qualité de définition du contrat est cruciale, poursuit Francis Frappier. Dans un contrat de base, le travailleur sera dédommagé s'il ne peut pas exercer son métier habituel pour une période de deux ans. Mais après deux ans, il devra démontrer que son invalidité le rend incapable d'occuper quelque emploi que ce soit. S'il est capable par exemple de travailler dans un dépanneur, l'assureur cessera de lui verser sa prime.» Heureusement, on peut faire inscrire au contrat une définition moins restrictive, qui garantira qu'on est couvert jusqu'à 65 ans, tant et aussi longtemps qu'on ne peut pas exercer son propre métier.

Un cocktail d'options

Une bonne manière d'épargner sur une prime d'assurance invalidité sans faire de compromis sur la qualité de la couverture est d'accepter un délai de carence plus long. Ainsi, pour une assurance qui offre des prestations mensuelles après impôt de 2 000 dollars, on pourrait payer 155 dollars par mois si les prestations sont versées après 14 jours, 90 dollars si elles sont versées après 30 jours, et 58 dollars si elles sont versées après 90 jours.

En acceptant de payer une prime plus élevée, on peut aussi s'assurer que les primes n'augmenteront jamais, obtenir des prestations indexées, avoir la possibilité d'augmenter le montant de la couverture au fil des ans, ou encore celle de racheter sa police éventuellement. Une option que Mathieu Huot conseille d'envisager avec prudence. «Ça peut être intéressant pour quelqu'un qui a une très bonne capacité d'épargne et plusieurs autres placements, dit-il. Mais il ne faut pas s'attendre à ce que ça joue un rôle important dans son épargne-retraite, car si l'on doit réclamer des prestations, on ne peut plus racheter notre police.»

La prime d'assurance invalidité n'est pas déductible du revenu imposable. En revanche, la prestation en cas d'invalidité est à l'abri du fisc. Si vous avez incorporé votre entreprise, celle-ci pourrait acquitter la prime, mais dans un tel cas, la prestation serait imposable. Cela change tout, si un accident ou une maladie devait vous contraindre à l'inactivité. C'est pourquoi il est préférable que le travailleur indépendant, même incorporé, paie lui-même ses primes (ou que la prime payée par l'entreprise soit désignée comme un avantage imposable).

Enfin, les membres d'ordres professionnels ou d'associations professionnelles ont généralement accès à des rabais accordés par l'assureur sur l'assurance invalidité, qui vont de 15 à 25 % du coût régulier.

 

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