Les Québécoises, des femmes occupées et stressées

Publié le 07/12/2009 à 11:17

Les Québécoises, des femmes occupées et stressées

Publié le 07/12/2009 à 11:17

Par Olivier Schmouker

Les mères ont souvent de bas salaires. Photo : Bloomberg.

En trois décennies, la vie des Québécoises a radicalement changé : leur taux d’activité a doublé et elles réussissent le tour de force de s’occuper tout autant de leurs enfants, les hommes ne s’occupant guère plus des tâches familiales…

Ainsi, le taux d’activité des femmes de 25-44 ans ayant la charge d’au moins un enfant de moins de 12 ans est passé entre 1976 et 2008 de 36% à 81%, selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Durant cette période, le taux d’activité des pères du même groupe d’âge est pour sa part resté stable aux alentours de 90%.

Beaucoup de travail à temps partiel

Ce bond résulte en partie du fait que les femmes ont des enfants de plus en plus tard, et sont donc actives professionnellement quand survient une naissance. De fait, l’âge moyen des femmes à la première naissance était de 25 ans il y a une trentaine d’années et est aujourd’hui de 28 ans.

Il découle aussi de transformations profondes du marché du travail. Un exemple : le développement du travail à temps partiel. Aujourd’hui, 1 mère en emploi sur 5 travaille à temps partiel, et fait ce choix – pour plus de la moitié d’entre elles – pour pouvoir accorder davantage de temps à sa vie de famille.

Du coup, les femmes sont plus sujettes que les hommes à avoir de bas salaires (c’est-à-dire un salaire inférieur aux deux tiers du salaire médian, soit en 2008 un salaire inférieur à 432 dollars par semaine). Au Québec, 22% des mères qui travaillent sont dans ce cas, alors que la proportion est de 6% chez les pères. Quant aux femmes monoparentales, la proportion grimpe à 28%.

Autre conséquence : les femmes souffrent nettement plus du stress que les hommes. Elles sont 56% à dire être stressées dans leur vie, tant au travail qu’à la maison, alors que ce n’est le cas que de 46% des pères. Le problème le plus souvent évoqué est «le manque de temps»…

Des journées-types très différentes

Justement, la journée-type d’une femme et d’un homme travaillant à temps plein sont très différentes, comme l’indique l’étude de l’Institut :

> Une femme consacre en moyenne 6 heures par jour au travail ; un homme, 7,7 heures.

> Tâches ménagères : 2,1 heures pour une femme ; 1,4 heure pour un homme.

> Enfants : 2 heures pour une femme ; 1,4 heure pour un homme.

> Divertissements : 1 heure pour une femme ; 1,2 heure pour un homme.

> Médias : 1,4 heure pour une femme ; 1,6 heure pour un homme.

Cela étant, les hommes font des efforts notables pour consacrer davantage de temps à leur famille. Par exemple, une grande proportion des Canadiens (64%) retournent travailler alors que l’enfant n’a pas un mois, ce qui est moins vrai chez les Québécois (43%). Cette différence s’explique par le régime exclusif aux pères québécois, qui bénéficient d’un congé de paternité de cinq semaines depuis 2006. Comme quoi, des mesures incitatives peuvent modifier leur comportement…

PLUS : consultez l'étude de l'ISQ (PDF)

 

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