Entreprendre pour la bonne cause

Publié le 12/01/2013 à 00:00, mis à jour le 10/01/2013 à 09:53

Entreprendre pour la bonne cause

Publié le 12/01/2013 à 00:00, mis à jour le 10/01/2013 à 09:53

Hilary Pearson, présidente de Fondations philanthropiques Canada

Il existe différentes façons de retourner à la société un peu de ce qu'elle nous a donné. Mais la fondation privée offre beaucoup d'avantages par rapport aux autres, ce dont est convaincue Hilary Pearson, présidente de Fondations philanthropiques Canada, un regroupement de 112 fondations privées.

Mettons les choses au point tout de suite : il n'est pas nécessaire d'être millionnaire pour être généreux, mais pour avoir sa propre fondation privée, oui. À moins d'un million de dollars, Mme Pearson, épouse de Michael Sabia, pdg de la Caisse de dépôt et placement du Québec, n'est pas convaincue que cela vaut la peine. La loi oblige à verser annuellement (avec certaines nuances) 3,5 % du montant de l'actif à des oeuvres de bienfaisance reconnues. Si on soustrait des frais de gestion de 1 %, il reste 25 000 $ à donner, s'il s'agit d'une fondation perpétuelle (dont on ne touche pas le capital).

Si vous ne vous sentez pas les compétences ou que vous n'avez pas le temps de gérer vous-même ce capital tout en ne pouvant pas vous payer un gestionnaire à temps plein, Mme Pearson conseille de placer l'argent dans un fonds commun d'une institution financière. Les gestionnaires sont des professionnels, et si vous leur confiez un million ou plus, ils vous proposeront sans doute des frais de gestion intéressants, suggère la spécialiste.

Un plan philanthropique

S'il faut un plan d'affaires quand on lance une entreprise, il faut un plan philanthropique pour créer une fondation privée, explique la petite-fille de l'ancien premier ministre du Canada Lester B. Pearson. Il faut établir une mission, avoir une vision à long terme.

La fondation privée permet au donateur d'influer sur sa contribution de façon personnelle, bien au-delà de son existence. Elle permet aussi de rassembler les membres de la famille autour d'un objectif commun, et ce, pendant plusieurs générations. «La capacité de réagir rapidement et sans condition, de s'engager à long terme et d'essayer de nouvelles approches, bref de prendre des risques, est très attrayante pour les dirigeants de fondation», affirme Mme Pearson, qui conseille de ne pas distribuer les sommes à trop d'organisations charitables : «la grande satisfaction, c'est de savoir qu'on fait une différence.»

Changer le monde prend du temps

Contrairement à un don direct, la fondation privée demande du temps au donateur. Mais la possibilité de s'engager personnellement dans le processus subventionnaire et auprès des bénéficiaires est souvent source de grande motivation.

Vous devez cependant savoir que déterminer les organismes qui profiteront de vos bienfaits ne sera pas une sinécure. Choisir entre soutenir la lutte contre le cancer, l'itinérance ou la violence familiale, encourager les études supérieures, aider les enfants malades, etc., n'est qu'une première étape ; la route est encore longue. Prenons le cas des enfants malades : voulez-vous que vos dons servent aux soins, à la recherche (sur quelles maladies ?), à l'achat d'équipements médicaux, à l'agrandissement d'un hôpital pédiatrique, etc. ? Et surtout, quelles organisations cadrant avec la mission de votre fondation feront le meilleur usage de vos dons ?

«Il est très difficile de répondre à cette dernière question, parce que l'information n'est pas disponible. Le milieu philanthropique n'est pas transparent, explique Mme Pearson. Il n'y a pas vraiment de moyens fiables pour évaluer les organisations charitables.»

Il faut donc parler à d'autres dirigeants de fondations pour profiter de leur expertise, visiter les organisations charitables, leur demander des comptes, etc.

Enfin, si l'approche business est pertinente lorsqu'on crée une fondation privée, il faut comprendre qu'elle a aussi ses limites. On ne planifie pas une fondation par trimestre comme une société à capital ouvert. «Quand on se donne comme objectif d'améliorer le sort d'un groupe de personnes, les résultats peuvent prendre des années avant d'être perceptibles, explique Mme Pearson. Il faut être patient : changer le monde prend plus que quelques trimestres.»

Pour en savoir plus : Fondations philanthropiques Canada (pfc.ca/fr)

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