Cette PME québécoise divertit 16 millions de personnes par an

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Février 2016

Cette PME québécoise divertit 16 millions de personnes par an

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Édition du 13 Février 2016

Par Pierre Théroux

Triotech est méconnue du public. Pourtant, l'année dernière, plus de 16 millions de personnes dans le monde ont vécu des sensations fortes en s'amusant à ses jeux vidéo en 3D projetés sur grand écran, en étant assis sur des sièges vibrants ou à bord de manèges interactifs conçus par cette PME montréalaise. «On a réussi à divertir plus de spectateurs que le Cirque du Soleil», dit Ernest Yale, président fondateur et chef de la direction de cette entreprise créée en 1999 et présente dans une cinquantaine de pays (le Canada compte pour à peine 5 % de ses revenus).

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Ernest Yale, président fondateur (à droite), et Christian Martin, vice-président, marketing, comptent beaucoup sur l’Asie pour faire croître Triotech. [Photo : Jérôme Lavallée]

 Ernest Yale a passé son adolescence à créer ses propres jeux vidéo. Devenu adulte, il en fera un projet d'entreprise en se lançant dans la création de jeux où deux participants, assis côte à côte sur des sièges vibrants, s'affrontent dans un univers de montagnes russes ou de courses automobiles virtuelles. Triotech vise alors la clientèle des arcades et des salles de cinéma. Puis, l'entreprise s'intéressera aux parcs d'attractions en créant de petites salles cinématographiques, appelées XD Theater et XD Dark Ride, pouvant compter de 4 à plus de 100 sièges. Les participants, munis de manettes ou de pistolets, y affrontent des dragons ou autres méchants dans de courtes aventures en format 3D.



Dans l'épicentre du divertissement

À l'automne 2014, Triotech signait le plus important contrat de son histoire avec la société américaine Cedar Fair Entertainment Company, qui exploite une douzaine de parcs d'attractions. L'entreprise québécoise a été choisie pour concevoir un manège qui comprend un véhicule à quatre places pour le parc thématique Knott's Berry Farm de Los Angeles, en Californie.

«Los Angeles est l'épicentre du monde du divertissement. C'est donc tout un accomplissement pour Triotech d'installer notre technologie et notre design dans cette ville où sont établis des géants comme Cedar Fair, Disney et Universal», se réjouit Ernest Yale.



Il s'agissait d'un deuxième contrat d'envergure confié à Triotech par Cedar Fair, qui possède le parc Canada's Wonderland pour lequel la PME montréalaise avait aussi conçu son premier manège l'année précédente. «Comme on avait fait nos preuves avec Canada's Wonderland, Cedar Fair nous a de nouveau fait confiance», souligne M. Yale. Ces réussites, précise-t-il, ont ouvert les portes de nouveaux parcs d'attractions et entraîné d'autres contrats record, notamment en Chine. Autre carte de visite : l'entreprise vient de remporter, pour une deuxième année consécutive, le prix du meilleur nouveau produit dans la catégorie «Major Theme/Amusement Park Ride», présenté lors de la foire de l'International Association of Amusement Parks and Attractions, qui se tient en automne à Orlando, en Floride.

En avril, les parcs Legoland du Danemark, de la Californie et de la Malaisie inaugureront un manège qui est conçu par Triotech, sur le thème des Ninja, et doté d'une innovation unique. «Comme c'était impensable que les Ninja utilisent des fusils, et que c'est un manège pour de jeunes enfants, nous avons développé une technologie qui leur permet de lancer des boules de feu ou de glace avec leurs mains», dit M. Yale.

L'entreprise travaille aussi à la conception d'un manège pour un parc d'attractions qui ouvrira ses portes à Dubaï. Son carnet de commandes comprend une douzaine de manèges d'une valeur variant de 10 à 15 millions de dollars américains. Ce secteur d'activité, qu'elle exploite depuis trois ans à peine, génère aujourd'hui 80 % de son chiffre d'affaires.

Triotech mise aussi sur le marché asiatique, en particulier la Chine, où elle a ouvert un bureau il y a quatre ans. L'Asie représente déjà 35 % de ses revenus, et la proportion devrait passer à 50 % d'ici deux ans. «En Chine, il y a 50 parcs d'attractions en construction ou projetés», fait valoir Christian Martin, vice-président, marketing, de Triotech.

Les marchés nord-américain et européen sont aussi prometteurs. «Il s'y construit peu de nouveaux parcs d'attractions, mais les promoteurs doivent offrir des nouveautés chaque année pour attirer la clientèle», dit M. Martin.

L'entreprise, qui a aussi une usine d'assemblage à Joliette, estime avoir un avantage sur ses concurrents. «Nous sommes les seuls à offrir un produit clés en main, qui comprend à la fois le hardware et le software», affirme M. Yale.

Depuis 2006, Triotech exploite son propre studio pour créer des films d'animation en 3D et du contenu personnalisé pour ses attractions. L'entreprise ne craint pas les imitations de ses produits. «Des entreprises peuvent copier nos équipements, mais notre technologie et notre savoir-faire nous donnent une longueur d'avance.» L'entreprise emploie 125 personnes, 45 de plus qu'il y a trois ans, dont une cinquantaine de directeurs artistiques, d'artistes concepteurs et graphistes, et d'animateurs en 3D.

Sur le tableau de bord de Triotech

Le défi

Triotech «peine à suffire à la demande», dit son fondateur, Ernest Yale. Pour pallier la situation, l'entreprise prévoit embaucher une trentaine d'employés en 2016, dont une dizaine sont à l'oeuvre depuis janvier. Elle vient aussi de tripler sa superficie en déménageant dans un nouvel établissement de 25 000 pieds carrés.

Marchés

45 % Amérique du Nord

35 % Asie

20 % Reste du monde

Meilleur coup

Pour mieux séduire l'industrie des parcs d'attractions, Triotech a installé une de ses mini-salles de cinéma lors de la foire de l'International Association of Amusement Parks and Attractions à Orlando, qui attire 30 000 personnes annuellement. «On voulait leur faire vivre l'expérience de nos attractions, plutôt que seulement montrer des photos ou des vidéos comme le faisaient les concurrents», dit M. Yale.

Observatoire de la croissance

Série 3 de 8. Comment une PME peut-elle passer à la vitesse supérieure ? Cette série présente des entreprises qui mettent en place des stratégies pour accélérer leur croissance.

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