«Je suis unique, c’est pour ça que les gens m’aiment!». C’est par ces mots qu’Arnold Schwarzenegger a débuté son discours, aujourd’hui, à Montréal, qui portait essentiellement sur la meilleure façon de réaliser ses rêves, quels qu’ils soient.
En quoi est-il unique? «J’ai tourné nu avec Dany De Vito. J’ai incarné un homme qui est tombé enceinte. J’ai épousé une Kennedy, moi qui suis républicain. Qui aurait dit qu’avec un tel profil j’aurais pu devenir, un jour, gouverneur de la Californie?», a-t-il expliqué, pince-sans-rire, devant les quelque 600 personnes présentes à la réunion organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Plus : Le Québec et la Californie, même combat, selon Schwarzenegger
En fait, Arnold Schwarzenegger a su transformer sa différence en avantage. Il l’a même travaillée pour en faire une force capable de surmonter tous les obstacles. Le jour où il a voulu devenir plus qu’un champion du monde de body-building pour se lancer dans le cinéma, le «rêve de sa vie», ses agents ont tout tenté pour le dissuader : «Ça marchera jamais», «Regarde-toi, t’as l’air d’un monstre avec tes muscles qui débordent de partout», «T’as un accent affreux», «Ton nom est imprononçable», etc. Ce à quoi il a rétorqué, respectivement : «L’échec ne me fait pas peur, je veux tenter ma chance», «Il y en a d’autres qui sont moches et qui réussissent dans le cinéma : regardez Woody Allen, c’est un tout petit bonhomme même pas beau», «je peux prendre des cours de diction», «Un nom dur à retenir est impossible à oublier», etc. Et il s’est lancé dans une nouvelle carrière…
Un profond mépris pour les trouillards
Dès le départ, d’autres ont tenté de le casser : «Quels rôles pourrais-tu décrocher? Catcheur? Joueur de football? Officier nazi?». «Il est vrai qu’en dépit des cours suivis pour devenir acteur, j’ai eu mon premier rôle – celui de Conan le Barbare – qu’en raison de mon corps. Et celui de Terminator, parce que Jim Cameron trouvait que ma voix ressemblait à celle d’une machine. Mais, j’ai continué de travailler, travailler, travailler, et je me suis amélioré au point d’interpréter des rôles que personne n’aurait imaginé pour moi auparavant», a-t-il raconté, dans le salon du Sheraton.
Pour M. Schwarzenegger, ne deviennent de vrais leaders que ceux qui ont une vision et qui ont le cran de la réaliser. Tout petit, dans son village près de Graz, en Autriche, il rêvait de devenir l’homme le plus fort du monde, puis de devenir acteur. Il y est parvenu grâce à un travail acharné. «Beaucoup de gens semblaient s’ennuyer au gym. Moi, non, j’y étais heureux chaque minute, car je poursuivais un but, devenir champion du monde», s’est-il souvenu.
Même chose pour la politique. Tout le monde lui prédisait une cuisante défaite quand il s’est présenté pour le poste de gouverneur de la Californie. Cela ne l’a nullement démonté : «Je n’avais pas peur : qu’avais-je à perdre, dans le fond? Rien». Et de poursuivre : «Les politiciens sont tous morts de trouille à l’idée de perdre une élection. Je vous jure. C’est incroyable. Moi, je les appelle des «Girly Men», des trouillards, si vous voulez», a-t-il dit pour souligner son mépris pour ceux qui n’ambitionnent pas de devenir des héros, à savoir de réels serviteurs de leurs concitoyens, «à l’image des pompiers et des soldats en Irak».
C’est bien simple, M. Schwarzenegger considère qu’une fois nos rêves personnels concrétisés, il est de notre devoir de s’attacher à faire le bien autour de soi. «J’ai transformé mon corps, puis mon mental, puis mon esprit. Maintenant, je change mon cœur, et je donne aux autres de la compassion et de l’amour, comme m’a conseillé de le faire Sargent Shriver, mon beau-père et fondateur du Peace Corps, qui est décédé la semaine dernière», a-t-il dit, en indiquant qu’il continuera, dans les années à venir, à s’impliquer dans des causes sociales et environnementales.