La plupart des entreprises qui se soucient de l'approvisionnement responsable concentrent leurs efforts sur le volet environnemental. Le Cirque du Soleil a fait des droits des travailleurs le volet le plus détaillé de sa politique.
L'entreprise québécoise exige de ses fournisseurs qu'ils respectent les normes définies par l'Organisation internationale du travail (OIT). Elle leur demande, par exemple, de ne pas employer de jeunes de moins de 15 ans, de respecter le droit de se syndiquer et d'association et de ne pas embaucher des moins de 18 ans pour des travaux nocturnes ou dangereux.
Le Cirque du Soleil se réserve le droit de vérifier les actions de ses fournisseurs sur le terrain. Jusqu'à maintenant, il n'a jamais mis fin à son association avec un collaborateur parce que celui-ci ne respectait pas sa politique. " La démarche n'en est pas une de coercition, mais en est une d'accompagnement. Le but est d'aider les fournisseurs à respecter nos demandes ", indique Gil Favreau, directeur, action et responsabilité sociale.
Un travail de longue haleine
Se doter d'une politique d'approvisionnement responsable, c'est entamer un long dialogue avec ses partenaires. Le Cirque du Soleil s'est donné un an pour bien préparer sa politique d'approvisionnement adoptée en janvier 2009. Et près de deux ans après son adoption, la conversation continue...
" Le premier geste à faire est de communiquer avec l'ensemble des employés, affirme M. Favreau. Avant tout, il fallait bien déterminer les besoins à l'interne, car nous avons plusieurs groupes qui se livrent à des activités différentes selon qu'ils s'occupent, par exemple, de la marchandise ou des costumes. "
Une fois la politique d'approvisionnement votée par le conseil d'administration, le travail était loin d'être terminé. L'entreprise a commencé par produire un questionnaire pilote afin de le tester auprès d'une dizaine de fournisseurs. Après ce premier essai, elle a envoyé une nouvelle version du questionnaire à 40 autres partenaires. " Nous ne pouvons pas envoyer des questionnaires à tous nos quelque 5 000 fournisseurs pour l'instant, explique M. Favreau. Dans ce genre de processus, la qualité est plus importante que la quantité. Nous y allons par étape afin de favoriser la rétroaction. "