Quatre secteurs de l'industrie agroalimentaire sont promis à un bel avenir, selon le Value Chain Management Center (VCMC) : les besoins alimentaires spéciaux, les aliments ethniques, ceux qui répondent à des impératifs religieux et les produits gastronomiques.
À lire aussi:
Les 10 (meilleures) industries pour se lancer en affaires
«Cette grande gamme et les nombreuses tendances de consommation qui propulsent l'industrie multiplieront les occasions de croissance dans la vente au détail et les services de restauration», selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, qui collige ces données et définitions.
«Pourquoi je me suis lancé»
C'est par nécessité que Daniel Addey-Jibb a cofondé la Microbrasserie Le Castor de Rigaud, qui se spécialise dans la production de bières biologiques. Charpentier depuis près de 15 ans, M. Addey-Jibb est frappé de plein fouet par la dernière crise économique. «Pour payer le loyer, on a commencé le brassage maison», explique-t-il. Mais avant d'ouvrir officiellement en 2012, il a dû surmonter de nombreux écueils. Obtenir du financement, par exemple, s'est avéré particulièrement complexe. «On a reçu un peu d'aide du CLD [centre local de développement], mais le financement devait toutefois être garanti par notre entreprise de construction. La BDC [Banque de développement du Canada] vient de nous faire un prêt, après deux ans d'activité. Encore une fois, c'est garanti par notre entreprise de charpenterie... Les [prêteurs] voient les microbrasseries comme des restaurants.»
Même une fois lancé, l'entrepreneur fait face à de nombreux défis. De petits brasseurs québécois, «il y en a des centaines», affirme-t-il. Ils sont plusieurs à se disputer le marché, et les grands de ce monde, les Labatt et autres Molson, n'entendent pas céder leur place facilement. Ces derniers «détiennent les réfrigérateurs dans les supermarchés, les autres produits sont sur les tablettes, au chaud. La température a un gros impact, puisque nos produits se conservent beaucoup moins longtemps.»
À lire aussi:
Les 10 (meilleures) industries pour se lancer en affaires
De plus, l'entreprise doit importer une bonne part de ses ingrédients de l'Ouest canadien ou des États-Unis, étant donné la rareté des productions agricoles biologiques au Québec. «Le houblon qu'on utilise n'est pas disponible ici. Mais heureusement, ajoute M. Addey-Jibb, ça tend à changer. Ça commence à se propager.»
L'aspect biologique de ses produits n'est même pas un atout pour vendre dans les magasins spécialisés, croit M. Addey-Jibb. «Les gens ne sont pas habitués d'acheter [leur bière] là.» Il est d'avis que «les gens n'achètent pas à cause de ça. Tout au plus, c'est un bonus pour nos clients. On le fait par philosophie, pour aider les producteurs locaux.»
La clé pour démarrer
Se spécialiser (les coûts d'entrée sont élevés, d'où l'importance de démarrer par une offre restreinte) + Avoir un bon fonds de roulement. «Nous étions trop petits lorsque nous avons commencé, estime Daniel Addey-Jibb. La demande est arrivée et nous n'avions pas le volume nécessaire pour y répondre.»
LES FAITS
Les achats de produits alimentaires biologiques se sont accrus de 15 % au Québec en 10 ans. - de 70 à 75 % de l'offre est importée ET À peine 3 % de la production québécoise est bio. - Les ventes au détail des magasins d'aliments spécialisés ont connu une hausse de 35 % de 2004 à 2009. - Le «sans-gluten» a enregistré une hausse de 10 % en 2010 seulement. Sources : Équiterre, Fédération de l'agriculture biologique du Québec, Statistique Canada, Agriculture et agroalimentaire Canada
LE CASTOR
En deux ans, la Microbrasserie Le Castor est passée d'une production de 24 à 264 hectolitres (hl) par année, et ses bières se retrouvent dans 300 points de vente.
À lire aussi:
Les 10 (meilleures) industries pour se lancer en affaires