Une ferme, un parc immobilier, un poste à temps plein, un conjoint, un bébé et un sacré CV : la nouvelle présidente-directrice générale du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) est une travaillante qui carbure aux défis. Julie Labrecque, 32 ans, succède à Christian Bélair, et elle est la première femme à diriger le RJCCQ.
« C'est flatteur, mais je n'y pense pas. Je sais que j'ai été choisie pour mes compétences. Avec Françoise Bertrand à la Fédération des chambres de commerce du Québec, je remarque que nous sommes deux femmes à la tête des deux plus grands réseaux d'affaires au Québec, ce qui témoigne d'une évolution », dit Mme Labrecque.
Cette fille d'entrepreneur, originaire du Bas-Saint-Laurent, a été directrice de succursale pour la Banque de Montréal, gestionnaire d'immeubles pour le Groupe Sutton et directrice des ventes pour Vacances Canada, un poste occupé à Paris, qui lui a fait découvrir les quatre coins de la planète à la fin de ses études en gestion à l'Université McGill. Entre deux étapes professionnelles, elle a décroché un MBA de l'Université de Sherbrooke, terminé au Monterey Institute of International Studies en Californie grâce à une bourse d'excellence.
« Je suis une fonceuse qui aime trouver des manières d'atteindre ses objectifs », souligne celle qui admet travailler à tout moment.
Car avec son conjoint, elle a investi et constitué un parc immobilier de 200 logements au cours des cinq dernières années, en plus d'exploiter une ferme laitière et de grandes cultures à Saint-Jean-sur-Richelieu. « À la ferme, je participe surtout au temps des semences », précise-t-elle.
Son rêve est de voir un jour ses enfants reprendre le patrimoine qu'elle bâtit avec son conjoint, qui lui-même a repris la ferme de ses parents.
D'ailleurs, comme pdg du RJCCQ, elle s'investira particulièrement dans le soutien à la relève entrepreneuriale, alors que le tiers des PME devraient changer de main dans les cinq prochaines années.
« On veut éviter que les cédants vendent à des intérêts étrangers. On veut apporter des solutions concrètes à nos membres, partout au Québec. Par exemple, avec les compressions qui touchent les CLD, il faut que les jeunes chambres de commerce deviennent incontournables et développent leur offre de service pour aider les jeunes entrepreneurs », dit Mme Labrecque, qui est active au RJCCQ depuis 2012 et qui a déjà été vice-présidente de Génération XYZ, la jeune chambre de commerce du Haut-Richelieu.
Celle qui siège à divers conseils d'administration d'organisations communautaires souhaite également favoriser une plus grande représentation des jeunes dans les CA, notamment ceux des sociétés d'État.
Julie Labrecque est convaincue qu'avec son leadership et la force de son équipe, elle parviendra à faire bouger les choses. Exigeante, elle reconnaît que, pour elle, le dépassement de soi est une valeur forte. « Chez nous, le goût de la réussite a toujours été très présent, malgré les hauts et les bas de la vie d'entrepreneur. »