Le temps presse pour les travailleurs de Canadien Pacifique (TSX:CP), alors qu'Ottawa menace d'imposer une loi spéciale si la grève se prolonge trop longtemps à son goût.
La ministre du Travail Lisa Raitt a annoncé mercredi qu'une loi était prête pour forcer le retour au travail des quelque 4500 mécaniciens de locomotive, conducteurs et autres employés actuellement en grève.
Mme Raitt n'a pas voulu fixer de date butoir au-delà de laquelle elle irait de l'avant avec cette loi. Elle a cependant laissé entendre que cela pourrait survenir dès lundi, quand les travaux de la Chambre des communes reprendront.
"Si nous le voulons, nous avons la capacité de présenter la législation à la première occasion lundi", a signalé la ministre fédérale.
À long terme, une telle grève pourrait coûter pas moins de 500 millions $ à l'économie canadienne, a-t-elle calculé. La ministre a admis que les employés avaient bien le droit de faire la grève, mais elle a ajouté que l'économie devait également être prise en compte dans l'équation.
"Une grève prolongée pourrait évidemment s'étendre hors du chemin de fer comme tel et affecter d'autres industries qui en dépendent, comme l'industrie de l'automobile, du charbon, de la potasse", a-t-elle noté.
Elle a assuré que les deux parties étaient proches d'une entente. "Nous croyons qu'un accord à la table de négociations est le meilleur accord qui puisse arriver."
Le Canadien Pacifique a suspendu son service des marchandises à travers le pays, mais les trains de passagers de plusieurs grandes villes qui utilisent le réseau du transporteur ferroviaire fonctionnent normalement malgré la grève.
Les travailleurs, représentés par la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), ont commencé à débrayer juste après minuit, les deux parties n'ayant pu s'entendre sur une nouvelle convention collective malgré la poursuite des discussions jusqu'à la dernière minute.
Les principaux points de mésentente touchent les régimes de retraite, certaines règles de travail et la gestion de la fatigue, a précisé le vice-président des Teamsters, Doug Finnson. Tant le syndicat que le porte-parole du CP, Ed Greenberg, ont indiqué que les négociations se poursuivraient mercredi.
"Les membres du syndicat savent à quel point les problématiques abordées lors des négociations sont importantes. Nous ne quitterons pas la table de négociations", a signalé M. Finnson.
La convention collective des syndiqués est venue à échéance le 31 décembre dernier.
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