Lundi, à l'occasion d'une rencontre organisée par le Club économique de Toronto au cours de laquelle les banques ont étalé leurs perspectives, l'économiste principal de la Banque Scotia, Warren Jestin, a explique que le mot "récession" pourrait bien ne pas être adéquat pour décrire les problèmes structurels profonds qui affectent l'économie mondiale, du secteur de l'habitation aux Etats-Unis à l'industrie canadienne du pétrole.
Selon lui, il faudrait tout simplement inventer un nouveau mot, soulignant que "cela" est parti des marchés financiers pour aller contaminer l'économie réelle. M. Jestin estime que cette situation suggère qu'il s'agit d'un phénomène entièrement différent de ce à quoi nous pouvons nous attendre d'une récession typique.
De son côté, Doug Porter, de la Banque de Montréal, s'est dit d'avis que la direction que prendra l'économie canadienne dépend du comportement du secteur financier aux Etats-Unis. Selon lui, si la volatilité actuelle ne s'estompe pas, le repli sera beaucoup plus sérieux que la légère récession dont la plupart des économistes parlent en ce moment.
Cette attitude de prudence est aussi adoptée par l'économiste Don Drummond, de la Banque TD, qui ne prévoit aucune croissance de l'économie canadienne d'ici la fin de 2009, ajoutant qu'il ne s'agira seulement alors que d'une reprise graduelle.