La Caisse de dépôt et placement du Québec a misé sur le mauvais cheval en achetant massivement des actions de Barrick Gold en 2012, révèle son dernier rapport annuel, publié le 16 avril. Si l’institution financière n’a pas bougé depuis le 31 décembre dernier, elle a perdu pas moins de 134 M $ sur ce seul titre, soit 45 % de son investissement.
L’institution financière a pourtant fait passer de 2,7 à 8,5 millions d’actions sa position dans l’entreprise torontoise l’an dernier. Le titre s’est ensuite effondré avec le cours de l’or.
Aucun des grands concurrents de Barrick n’a autant souffert de la baisse du prix du métal jaune. L’entreprise a même perdu son statut de plus grande société aurifère au monde, avec une capitalisation boursière de 19,26 milliards de dollars, derrière la vancouvéroise Goldcorp, à 23 milliards.
Si la Caisse s’était abstenue d’acquérir ses nouvelles actions de Barrick, ses déposants seraient aujourd’hui plus riches de 90,5 M $ par rapport au 31 décembre 2012, en juste valeur au marché, en supposant que l’institution financière détient toujours le même nombre de parts.
Yamana Gold
Yamana Gold
En 2012, l’institution financière a aussi augmenté son exposition à une autre société aurifère torontoise malmenée : Yamana Gold.
La Caisse a fait passer son exposition à cette entreprise de 0,3 million à 5,6 millions d’actions l’an dernier, pour un investissement de 96,3 M $ au 31 décembre. Or, le titre a depuis perdu presque 31 % de sa valeur. En s’abstenant de faire cet investissement, l’institution financière aurait évité une perte de 27,8 M $ à ses déposants.
À l’inverse, la Caisse a limité les dégâts dans le secteur aurifère en vendant une partie de son important investissement dans Goldcorp. Il est passé de 9,6 millions à 7,3 millions d’actions. Le titre a perdu 37,6 % de sa valeur depuis le 31 décembre.
Les participations de l’institution financière dans Kinross Gold (182,6 M $) et Franco-Nevada Corporation (98,2 M $) sont restés à peu près stables. Les deux titres ont perdu respectivement 43,3 % et 36,1 % de leur valeur.
La Caisse détient maintenant pour près d’un milliard de dollars en investissements dans les plus importantes sociétés aurifères au monde, concentrées au Canada, sur un actif total de 176,2 milliards de dollars.
L’institution financière n’a pas pu commenter la performance de ses investissements dans l’or. Son département des communications était occupé à apporter des précisions quant à la rémunération du pdg Michael Sabia.
Selon le porte-parole Maxime Chagnon, la Presse Canadienne a erronément rapporté que son salaire avait augmenté de 11 %, alors que sa rémunération totale est restée stable, à 1,74 M $, dont un paiement lié à la performance de 700 000 $. Ce dernier montant est partiellement retenu pour être versé plus tard, en fonction de la performance de la Caisse, dans une proporition plus ou moins importante, selon le choix de Michael Sabia.