Selon la firme d'experts-conseils en développement organisationnel Alia, les meilleurs candidats au mode fly-in fly-out ont le profil suivant : flexibles et résilients, ils s'adaptent facilement au changement. Ils sont à la fois solitaires, indépendants, mais capables de vivre en collectivité. Car ils seront loin de leurs familles mais proches des mêmes employés pendant de longues périodes. Ils ont aussi une bonne santé, car l'horaire du fly-in fly-out provoque plus de fatigue. Ils acceptent la routine au travail. Ils sont disciplinés et fiables.
À lire aussi:
Les hauts et les bas du fly-in fly-out
«Le FIFO affecte la santé des employés»
Conseillère chez Alia, et spécialisée en psychologie industrielle, Geneviève Schoeb a réalisé en mars dernier une recherche qualitative sur les employés en FIFO au Québec, dans le but de développer pour Alia Conseil - une firme déjà active dans le soutien aux expatriés - une offre de soutien psychologique aux employés FIFO pouvant s'ajouter aux programmes d'aide offerts par les minières.
«Nous croyons que les employés en FIFO pourraient bénéficier d'un accompagnement, en personne mais aussi virtuel, afin de mieux composer avec les défis de ce mode», dit-elle.
Parmi les difficultés auxquelles le personnel volant fait face, la plus importante est leur absence lors d'événements importants pour les proches : un décès, une naissance, un accident, une célébration à l'école. Le FIFO peut amener beaucoup de stress sociaux, indique Mme Schoeb, et créer de la distance, non seulement physique mais psychologique, avec la famille et le conjoint.
À lire aussi:
Les hauts et les bas du fly-in fly-out
«Le FIFO affecte la santé des employés»
Étude australienne
Selon une étude publiée en novembre 2012 par le Centre pour la responsabilité sociale dans l'exploitation minière de l'université du Queensland en Australie, 60 % des travailleurs en FIFO éprouvent des conflits entre les exigences de leur travail et celles de leur vie privée ; 40 % disent se sentir seuls et isolés, jusqu'à un certain point, mais seulement 5 % rapportent un niveau de stress de modéré à élevé.
Malgré cela, la vaste majorité des 300 travailleurs interrogés dans le cadre de cette étude se disent satisfaits de leur travail en FIFO : 86 % aiment le travail ; 89 % le salaire ; 80 % la sécurité d'emploi ; et 80 % les horaires. Le plus grand facteur de satisfaction dans leur logement est l'accès aux communications, qui leur permet d'être en relation avec leurs proches.
Mais une statistique risque d'inquiéter les minières : 44 % des travailleurs interrogés ont dit avoir l'intention de changer de travail dans les 12 prochains mois. Les auteurs de l'étude constatent que le FIFO, conjugué à la pénurie de main-d'oeuvre, peut augmenter le taux de roulement.
Chez Cliffs Natural Resources, la directrice des relations communautaires, Annie Desrosiers, a indiqué qu'il était encore trop tôt pour arriver à cette conclusion au Lac Bloom, mais qu'on allait surveiller plusieurs indicateurs. Chez ArcelorMittal Mines Canada, le directeur des ressources humaines, Éric Normand, a observé de son côté que le FIFO est associé à un plus faible taux d'absentéisme chez les employés. En revanche, ces derniers sont moins disposés à faire des heures supplémentaires, ajoute-t-il.
À lire aussi:
Les hauts et les bas du fly-in fly-out
«Le FIFO affecte la santé des employés»
Chez Alia Conseil, on conclut que le FIFO ne convient pas à tous. Pour éviter des erreurs et garder une productivité élevée, la firme suggère aux minières de solidifier leurs entrevues de sélection de candidats ; d'offrir aux employés de la formation en gestion de conflit au travail (car, lorsqu'on est en FIFO, on voit ses patrons et collègues même en dehors des heures de travail) ; et d'implanter de bons processus de transition entre les effectifs de travail, qu'on appelle crossshifts.
90 % - Pourcentage des 350 employés de la mine de fer du Lac Bloom (Cliffs Natural Resources) à employer la méthode FIFO.
29 % - Pourcentage des employés de la mine de fer du Mont-Wright (ArcelorMittal Mines Canada) qui sont en FIFO.
Sources : Cliffs Natural Resources, ArcelorMittal Mines Canada
À lire aussi:
Les hauts et les bas du fly-in fly-out
«Le FIFO affecte la santé des employés»