Faut-il encore rappeler à quel point la liberté de la presse est importante dans nos démocraties? La libre circulation de l'information est le sang de la démocratie. Si on l'entrave, si on la censure, si on la brime, on affaiblit la démocratie.
Et c'est exactement ce que risque de faire l'espionnage de journalistes à La Presse, à Radio-Canada et au Journal de Montréal par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et la Sûreté du Québec (SQ).
Cette pratique pourrait semer le doute dans l'esprit de ceux et celles qui prennent le risque de communiquer des informations d'intérêt public aux journalistes.
Et ces sources pourraient se tarir. Or, sans source, il n'est pas possible de mener des enquêtes journalistiques. Et sans ces enquêtes, il n'y aurait pas eu par exemple la Commission sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction, la fameuse commission Charbonneau.
C'est pourquoi les autorités doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour que cesse l'espionnage des journalistes et qu'on aille au fonds des choses afin de comprendre son étendue.
L'annonce de la création d'une commission d'enquête publique, jeudi, est un pas dans la bonne direction.
Les journalistes de Les Affaires
Julien Abadie, Dominique Beauchamp, Diane Bérard, Julie Cailliau, Matthieu Charest, Yannick Clérouin, Jean-Paul Gagné, Daniel Germain, Marc Gosselin, Martin Jolicoeur, Denis Lalonde, Carole Le Hirez, Alain McKenna, François Normand, François Pouliot, Stéphane Rolland, Olivier Schmouker, René Vézina