Le Devoir, réputé pour être un modèle de rentabilité dans le milieu des quotidiens, a été rattrapé par la réalité: il a encaissé une perte de plus de un million de dollars en raison notamment de la baisse des revenus publicitaires.
Le quotidien montréalais a encaissé une perte nette de 1,33M$ pour son exercice terminé fin décembre, comparativement à un bénéfice de 339 053$ à l’exercice précédent.
La publication de la rue Bleury a affiché une perte d’exploitation de 469845$, comparativement à un bénéfice de 385618$ lors de l’exercice 2012.
Dans son rapport annuel publié mercredi, Le Devoir dit avoir inscrit une charge de dépréciation de 983185$ pour refléter la baisse du marché de l’information sur support papier.
Les recettes du quotidien ont fléchit de 4,4% à 17,9M$. Les revenus tirés de la publicité ont reculé de 6%, «en raison d’un marché difficile tenant à une conjoncture économique morose et à l’accélération du transfert des investissements publicitaires vers les nouveaux médias», explique la direction du Devoir.
Le contexte a forcé la direction du Devoir à imposer un gel salarial à tout le personnel non syndiqué et aux cadres. Des négociations ont lieu avec le personnel syndiqué pour aller en ce sens, car l’entreprise désire investir dans son développement.
Virage numérique accéléré
Le Devoir est un pionnier du monde des médias numériques au Québec. Le Devoir a été le premier quotidien québécois à se doter d’un site Web dès 1997. Le quotidien compte aujourd’hui 7000 abonnés numériques, soit 1000 de plus qu’à la fin de 2012.
La direction du Devoir se donne pour mission de trouver de nouvelles sources de revenus qui assureront la rentabilité du quotidien à long terme et qui se détachent de la publicité traditionnelle.
Pour y parvenir, elle accélérera son virage numérique. Elle prévoit lancer, lors de la rentrée de septembre, de versions pour tablettes ainsi que pour téléphones du Devoir.
«Le conseil d’administration et la direction ont bon espoir de pouvoir réaliser ce virage numérique, qui est un passage obligé pour toute entreprise de presse», peut-on lire dans le rapport annuel de la publication.