Vous êtes-vous déjà demandé si l'enveloppe du bâtiment de l'immeuble multi-étages où vous comptez déménager a été testée contre le vent, la pluie et le froid ? Sept chances sur dix qu'elle l'ait été : plus de 70 % des immeubles de plus de 20 étages en construction ou sur le point de l'être à Montréal ont obtenu le sceau «approuvé» du nouveau Conseil et laboratoire en enveloppe du bâtiment (CLEB), situé à Varennes.On dit nouveau, mais le CLEB existe depuis déjà plus de 30 ans au Québec. «Notre entité est le regroupement de deux entreprises soeurs, la firme-conseil Patenaude Trempe Van Dalen et le laboratoire Air-Ins. Ces deux entreprises viennent de réunir leurs services sous un même toit», explique Mario Gonçalves, président du CLEB.
Cette synergie, constituée de 70 employés, permet de mieux servir les clients, qui sont pour la plupart des promoteurs immobiliers, des firmes d'architectes et des fabricants de composants utilisés pour les enveloppes de bâtiment. «Plus de 95 % des fabricants de portes et fenêtres du Québec viennent tester leurs produits dans notre laboratoire avant de les mettre sur le marché», souligne M. Gonçalves, qui estime que le CLEB est l'un des quatre ou cinq laboratoires du genre en Amérique du Nord, mais le seul au Québec. D'ailleurs, 40 % des revenus de l'entreprise proviennent de la certification de ce type de produits.
Construit au coût de 3 millions de dollars, le siège social du CLEB se traduit par l'aménagement de nouveaux bureaux de la division conseil et par un agrandissement du laboratoire. Ce dernier double de superficie. Parmi les nouveautés, on note trois mini-laboratoires privés consacrés aux fabricants de portes et fenêtres, qui souhaitent effectuer leurs tests à l'abri du regard de leurs concurrents.
Clientèle nord-américaine
La clientèle du CLEB est québécoise et ontarienne, mais de plus en plus de fabricants du Nord-Est américain la consultent. Y compris ceux de l'Ouest canadien. Lors de la visite de Les Affaires, une entreprise de portes et fenêtres de l'Alberta procédait à des tests d'étanchéité dans l'un des trois laboratoires privés.
«Il existe d'autres laboratoires comme le nôtre en Amérique du Nord. Mais le CLEB est l'un des rares à tester les produits, à suggérer des solutions et à offrir des conseils de construction», insiste Jean Miller, vice-président, laboratoires du CLEB. M. Miller, à l'instar de M. Gonçalves, est l'un des 15 actionnaires de l'entreprise. Bien avant son décès il y a quatre ans, Armand Patenaude, fondateur de l'entreprise, avait instauré un système d'actionnariat pour assurer la pérennité de sa société.
Combien coûtent ces tests ? Plus ou moins 5 000 $ par produit pour les fabricants de portes et fenêtres. Les promoteurs immobiliers doivent prévoir au moins 200 000 $, voire 250 000 $ pour leurs tests... et les coûts de construction d'une reproduction d'une partie du futur bâtiment. «Il s'agit d'un coût minime quand on sait que l'enveloppe d'un immeuble de plus de 20 étages coûte au bas mot de 10 à 15 M$, soit plus de 10 % des coûts de construction. Pour les promoteurs, ce type de tests leur permet d'éviter des poursuites en cas de défaut de construction», soulève Mario Gonçalves. Le président du CLEB tient à souligner que plusieurs institutions publiques, comme les centres hospitaliers, y compris les projets PPP, ont systématiquement recours à l'expertise du CLEB.
Les entreprises qui font fi de l'étape des tests préalables ont toujours l'option de consulter le CLEB une fois leur bâtiment construit. «Le tiers de notre chiffre d'affaires provient justement de clients nous demandant de trouver des solutions à des problèmes d'étanchéité sur des bâtiments existant parfois depuis 25 ans», dit M. Gonçalves.
De l'espace pour travailler
Pourquoi s'être établie à Varennes ? En fait, les bureaux de Patenaude Trempe Van Dalen étaient déjà voisins de la division Air-Ins. La fin de son bail approchant, la division conseil s'est demandé si elle devait déménager ses bureaux au centre-ville de Montréal pour se rapprocher de ses principaux clients (promoteurs et firmes d'architectes). Ou plutôt rester à Varennes pour se rapprocher de sa division technique et y aménager, du coup, un environnement stimulant pour les employés. La seconde option l'a emporté.
L'entreprise experte en contrôle de qualité d'enveloppe de bâtiment a en profité pour aménager une dizaine de salles de conférences et de réunion pour mieux accueillir ses clients. «Nous avons des clients qui peuvent passer jusqu'à un mois sous notre toit pour vérifier la qualité de leur produit. Ils ont maintenant tout l'espace requis pour travailler», indique Mario Gonçalves. L'entreprise s'est également offert une cour intérieure avec barbecue ainsi qu'une nouvelle cafétéria.
Outre les principales tours québécoises, quelques édifices internationaux bénéficient également du sceau d'approbation du CLEB. Notamment le basilaire de la nouvelle tour One World Trade Center, à New York, la nouvelle tour Prudential, à Newark, ainsi que la Lotte World Tower de Séoul, en Corée.
Et ce n'est pas terminé. L'entreprise compte rayonner davantage à l'extérieur du Québec. Le CLEB a ouvert l'an dernier un bureau à Ottawa pour développer en force le marché de l'Ontario.
«On considère sérieusement l'ouverture d'une succursale dans les Maritimes et dans le nord-est des États-Unis, deux autres marchés clés pour assurer notre croissance», souligne M. Gonçalves. L'entreprise québécoise souhaite atteindre 100 employés d'ici les cinq prochaines années.