Selon M. Carney, les appuis du secteur public ont été nécessaires, mais les économies connaîtront leur reprise seulement lorsque le secteur privé se réengagera et recommencera à assumer des risques.
Le monde ne peut résister à une situation dans le cadre de laquelle les gouvernements sont les principaux facteurs de croissance et garants de la stabilité des marchés financiers, a estimé M. Carney à l'occasion d'un discours prononcé jeudi devant le Forum économique international des Amériques, à Montréal.
"En définitive, un retour à une croissance soutenue de la demande du secteur privé compatible avec le volume désiré de l'épargne privée est primordial", a-t-il déclaré.
Dans l'ensemble des pays du G7, le déficit moyen s'établira à 12 pour cent du produit intérieur brut (PIB) cette année, tandis que le monde s'apprête à consacrer en moyenne deux pour cent de son PIB à des mesures budgétaires discrétionnaires, a observé M. Carney.
De plus, les pays du G7, incluant le Canada, se sont engagés à ne laisser aucune institution d'importance systémique faire faillite.
En conséquence, le financement bancaire a été garanti, des actifs ont été achetés et les gouvernements ont même garanti les garanties de certains modèles de voiture, a indiqué le gouverneur de la Banque du Canada.
Bien que l'aide gouvernementale ait été nécessaire, "l'expédient ne devrait pas devenir permanent", a cependant affirmé M. Carney.
"La récente prise de risques par le secteur public crée un aléa moral, a-t-il déclaré. Si rien n'est fait, cela finira par encourager certains comportements du secteur privé qui intensifieront le risque global au sein du système."
M. Carney a énuméré quatre priorités pour les banques centrales pendant cette période de transition cruciale, incluant une transparence accrue et l'adoption de règles macroprudentielles pour lisser le cycle de crédit.
Les principaux marchés de financement devraient aussi être plus efficients et moins soumis à des mouvements de prix extrêmes, a-t-il ajouté, estimant enfin que tous les pays devraient accepter leurs responsabilités afin de favoriser un système monétaire international ouvert, flexible et résilient.
Le Canada fera partie des premières nations à adopter des réformes favorisant ces priorités, a-t-il indiqué.