La productivité a un problème d'image. Son nom est devenu presque synonyme de coups de fouet. Pourtant, il n'en est rien.
« La productivité, ce n'est pas travailler plus fort », corrige d'emblée Robert Gagné, directeur du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal.
« C'est carrément autre chose. C'est travailler mieux. Ce n'est pas la quantité de travail que l'on fournit, c'est la qualité. »
L'économiste Don Drummond, de l'École des politiques publiques de l'Université Queen's, renchérit : « Être productif, ça pourrait être de travailler moins. Avec le gain de temps, on a le choix de faire différentes choses, dont augmenter ses loisirs. Mais si on n'est pas productif, on n'a pas ce surplus de temps et on n'a pas le choix. »
La mauvaise image associée à la productivité fait en sorte que même les gouvernements ont tendance à éviter le sujet, selon M. Drummond. « Vous ne verrez pratiquement jamais le mot dans les communications gouvernementales. On préfère parler "d'innovation", que les gens semblent mieux accepter. »