Le spécialiste québécois des emballages a découvert, il y a quelques années, que la relève aux postes clés de gestionnaires constituait l'un de ses principaux défis en matière de RH. Et elle est passée à l'action !
Un parcours balisé comprenant de la formation, du coaching et le jumelage avec un mentor : c'est ce qui attend les futurs gestionnaires appelés à prendre la relève chez Cascades. La firme mise beaucoup sur ce programme qui vise à recruter de jeunes finissants universitaires et à les former pour qu'ils puissent exercer des fonctions de gestionnaires.
«Ces postes sont généralement destinés à des finissants en technologies de l'information, en comptabilité de management, en RH, en ingénierie et en management», affirme Marie-Josée Arsenault, directrice régionale des ressources humaines pour Cascades Groupe Produits Spécialisés.
«Nous avons toujours fait beaucoup de recrutement pour nos équipes de relève, mais nous nous sommes aperçus depuis cinq ans qu'il était devenu difficile d'avoir autant de candidats à comparer, lors des entrevues de groupe», constate Marie-Josée Arsenault.
Observer toutes les facettes de l'entreprise
On sollicite l'équipe de relève pour la faire participer à certains mandats que l'entreprise confie à ses divisions, comme la mise en place d'une nouvelle machine. Objectif : faire travailler ces jeunes sur plusieurs sites, afin qu'ils observent toutes les facettes de leur futur métier.
En 2012, une cinquantaine de jeunes ont participé au programme de relève et ont mis en moyenne un an et demi à accéder à des postes de gestion.
Un plan pour cerner les faiblesses
Mais comment répondre à la pénurie de candidats ? «Pour faire connaître davantage nos métiers, la première chose a été de constituer une équipe comprenant un responsable des RH de chaque division. Nous avons également recruté une personne en RH et communication, qui a été chargée de chapeauter ce groupe de travail», détaille Marie-Josée Arsenault.
Cette équipe a commencé par cerner les forces et les faiblesses de l'entreprise. «Nous avons fait passer un sondage dans les universités pour savoir ce qui attirait les jeunes chez nous et ce qu'ils aimeraient y trouver», ajoute Mme Arsenault.
Le résultat ? L'entreprise a pu constater que les jeunes connaissaient surtout son activité dans les pâtes et papiers. «Un secteur qui est malheureusement moins attirant auprès des jeunes que nos activités dans les emballages», affirme la responsable des RH.
Brigade d'ambassadeurs
Pour combattre ce préjugé, Cascades a donné l'an dernier une formation d'ambassadeurs à 40 employés. Leur mission ? Aller à la rencontre des étudiants pour leur expliquer les rouages du métier. «Auparavant, ce rôle reposait sur le volontariat. Nous avons désormais développé des outils pour former ces personnes à devenir nos ambassadeurs auprès des jeunes», indique Marie-Josée Arsenault.
Parmi cette trousse à outils, des extraits vidéo, postés sur l'intranet de l'entreprise, permettent aux employés de mieux expliquer quel est le coeur de métier et quelles sont les valeurs du groupe. Lors des salons de l'emploi, ces ambassadeurs sont entre autres chargés de distribuer des gourdes ou des stylos à l'effigie de Cascades «pour rappeler aux étudiants qu'ils pourraient travailler avec nous», dit Mme Arsenault.
Autre initiative : Cascades a développé un onglet Carrières sur son site Internet spécialement destiné aux étudiants et stagiaires. «Nous nous sommes rendu compte que le chemin pour nous contacter au sujet d'un stage ou d'un travail étudiant n'était pas forcément clair», résume la responsable des RH. Le groupe a donc décidé d'afficher clairement sur son site les coordonnées des personnes-ressources, que ce soit pour un stage ou pour un travail étudiant.
L'avenir est dans la poche
Depuis deux ans, le cabinet de recrutement Robert Half a développé une application mobile pour iPhone qui permet aux candidats de consulter les offres d'emploi, mais aussi d'avoir accès à leur espace personnel. «L'enjeu est aujourd'hui de prendre en compte le phénomène de la mobilité. Car, si le téléphone intelligent n'est pas encore le nouveau joujou de tous, il connaît une augmentation substantielle», note Michael O'Leary, vice-président régional pour Robert Half au Québec.
Pour les recruteurs, cet objet glissé dans des milliers de poches ouvre la voie à de nouvelles possibilités. «Nous avons par exemple pu intégrer des messages textes envoyés directement sur le mobile des candidats, ce qui nous permet d'avoir une plus grande rapidité de réponse», affirme M. O'Leary.
En se servant des profils LinkedIn, Viadeo et DoYouBuzz, l'application Robert Half Job facilite en effet le dépôt de candidatures en permettant de consulter et de postuler des offres d'emploi à partir d'un téléphone intelligent.
Côté employeur, ces applications permettent également de s'inviter sur le téléphone cellulaire des candidats, en leur transmettant des alertes (pushs) sur les offres d'emploi à pourvoir. De quoi constituer un vivier de candidats et garder le contact au fil des mois !
Pour l'organisateur de la RMS conférence (Recrutement Mobile et Social) en France, Jean-Christophe Anna, l'avenir du recrutement est sans aucun doute sur le mobile. «Les employeurs pourraient tirer davantage parti des possibilités offertes par les téléphones intelligents. Tout au long du processus de sélection, ils pourraient par exemple envoyer des informations personnalisées sur le mobile des candidats, en leur dévoilant le nom de la personne qu'ils rencontreront lors de leur entrevue ou encore une vidéo de présentation de leur future équipe», souligne M. Anna. Si la tendance est bel et bien là, le développement de ces nouveaux outils a néanmoins un coût et ne représente pas seulement une facilité pour les recruteurs... «Cela s'ajoute à l'ensemble des tâches que les gestionnaires ont déjà à faire tout au long de leur journée. L'important reste donc que le recruteur puisse déjà prendre le temps d'aller à la rencontre des candidats», résume Didier Dubois, consultant chez HRM Groupe. M.L.