Si Bleu Lavande parvient à renaître de ses cendres, tout indique que ce sera en partie grâce à l’intervention d’Anges Québec, le plus important regroupement d’anges financiers de la province.
Selon les informations recueillies par LesAffaires.com, c’est la nouvelle cellule régionale de ce regroupement, née en juin dernier à Sherbrooke, qui aurait permis de réunir la dizaine de gens d’affaires de l’Estrie, actuellement à pied d’œuvre pour réaliser le sauvetage de l’entreprise en faillite.
Rappelons qu’après avoir demandé la protection des tribunaux le 1er novembre 2011, l’entreprise de Stanstead a déclaré faillite le 12 janvier dernier. Selon les documents du syndic Aberback Lapointe & Associés, Bleu Lavande fait face à des dettes impayées qui excèdent 8,5M$, dont plus de 2,1M$ à la Banque nationale du Canada, 2M$ à la Caisse populaire Desjardins de Coaticook, et 1,7M$ au FIER (Fonds d’intervention économique régional) Croissance durable de Sherbrooke.
Corposona Capital, une société de financement privée et gestionnaire du FIER, aurait réussi avec les deux institutions financières (Banque nationale et Desjardins), à attirer l’attention des riches hommes d’affaires de la région, maintenant regroupés sous le chapeau d’Anges Québec.
Une implication inhabituelle
Nous avons tenté sans succès de parler à Roger Noël, le représentant de la cellule régionale des Anges Québec. Ce dernier est également pdg de l’Accélérateur de création d’entreprises technologiques de l’Université de Sherbrooke.
«Il faut comprendre que ce sont des gens discrets qui n’aiment pas attirer l’attention. Ils ont réussi en affaires et sont en mesure d’aider, de conseiller. En ce sens, leur contribution à la relance de Bleu Lavande a toutes les chances de ne pas être que financière», a déclaré sous le couvert de l’anonymat une source proche du dossier.
Une chose est sûre, les investissements en capitaux et expertises de ces gens d’affaires ont de quoi surprendre; les membres d’Anges Québec valorisant généralement des projets d’affaires aux étapes d’amorçage et de démarrage seulement. Très rarement, les anges s’impliquent dans des entreprises comme Bleu Lavande, déjà établie et comptant déjà une dizaine d’années.
En entrevue avec LesAffaires.com, le syndic Sylvain Lapointe, de Aberback Lapointe et associés, a confirmé mercredi dernier que les investisseurs en était à l’étape finale de la vérification diligente des livres de l’entreprise. Ce dernier soutenait «être en bonne voie de conclure une vente» d’ici la fin de la semaine prochaine.
Le fondateur parmi les créanciers
Au nombre de treize, les créanciers garantis déclarent un manque à gagner de 6,4M$. Les 153 créanciers non garantis se partagent, eux, la différence d'un montant d’environ 2M$.
Les trois principaux créanciers non garantis sont tous liées, en tout ou en partie, au fondateur de Bleu Lavande, Pierre Pellerin. De fait, le Holding Pierre Pellerin déclare un manque à gagner de plus de 700 000$, tandis que la Fiducie familiale Pierre Pellerin réclame 200 000$.
L’ensemble des créanciers sont convoqués au Palais de justice le 1er février prochain pour un aperçu de la suite des événements.