Le marché européen des céréales continuait à flamber lundi à la mi-journée alors que des craintes pèsent sur les récoltes des deux grands bassins agricoles que sont les États-Unis et la Mer Noire.
"Le marché mondial du maïs très tendu aura du mal à trouver le même relai de substitution que l'an passé à travers le marché du blé puisque les disponibilités exportables des huit grands exportateurs mondiaux chutent fortement", expliquent les experts d'Agritel.
Le maïs américain qui devait atteindre cette année une récolte record grâce à l'envolée des surfaces cultivées fait face depuis plusieurs semaines à des températures trop sèches et trop chaude qui dégrade les cultures.
Et dans le même temps, la sécheresse qui a également touché le bassin de la Mer Noire a réduit les rendements de blé de l'Ukraine et de la Russie.
Les analystes estiment donc maintenant que le potentiel export de la Russie pour le blé sera de seulement 8 millions de tonnes contre 11 millions attendus jusqu'ici, affirme un courtier parisien.
Autre crainte pour le marché: en France, les moissons sont ralenties par les pluies traversant le territoire français, et déjà des craintes apparaissent concernant les qualités des céréales.
Les récoltes apporteront une réponse sur la qualité des grains, élément qui aujourd'hui aujourd'hui inquiète beaucoup les collecteurs face au différentiel de prix déjà existant entre blé tendre et blé fourrager, note Agritel.
Vers 13H00 (11H00 GMT), les cours du maïs gagnaient entre 7 et 9 euros: le contrat rapproché d'août valait 259,50 euros, au plus haut depuis septembre 2007, mois où il avait atteint un record absolu à 265 euros à la clôture. Depuis la mi-juin, les cours ont gagné plus de 50 euros.
De leur côté, les cours du blé progressaient de plus de 7 euros sur les échéances 2012 et début 2013 dans un volume d'échanges très étoffé (près de 20 000 lots échangés).
L'échéance de novembre, la plus traitée, valait 266 euros, un niveau record depuis le mois de mai 2011. Depuis la mi-juin, les prix ont bondi de plus de 60 euros.
Outre-Atlantique à Chicago, le blé comme le maïs étaient également en nette progression en séance électronique de préouverture.
En France, sur le marché physique (gré à gré), un énorme différentiel apparaissait entre le blé fourrager et le blé meunier.