Les détaillants américains qui rêvent de croissance ne devraient qu’avoir un seul mot en tête : Canada. C’est du moins l’avis de l’entreprise ontarienne SCI Group, spécialiste en logistique et en transport qui dessert 8000 entreprises dans le secteur du détail dont DeSerres, Walmart et Toys R Us.
Au-delà de sa situation macro-économique favorable, le Canada compte presque la moitié moins d’espace pour la vente au détail par habitant que les États-Unis. Autrement dit, le niveau de concurrence y est moindre. Les plus récentes données du ICSC indiquent en effet qu’il y a 14 pieds carrés d’espace commercial par habitant au Canada contre 23 au pays de Target (voir tableau).
« Sur le front du commerce électronique, l’histoire du Canada est encore plus intéressante », affirme Jeff Ashcroft, directeur des solutions pour les entreprises chez SCI Group, dans son étude appelée Looking for Growth in Lean Times ? Look North to Canada ! Les projections actuelles concernant les ventes sur Internet montrent qu’elles sont sur la bonne voie pour doubler d'ici 2015. En fait, les consommateurs canadiens sont les plus gros consommateurs d'Internet dans le monde avec 45 heures par mois, comparativement à 39 heures aux États-Unis. »
Ce n’est pas tout, poursuit l’auteur. La transaction moyenne des Canadiens est 47 % de plus élevée que celle des Américains, une donnée qu’il qualifie de « très convaincante » pour les détaillants qui hésitent encore à vendre en ligne au Canada.
Statistiques avantageuses
Statistiques avantageuses
« Peu importe les statistiques que vous comparez, que ce soit le taux de chômage, le PIB, l’inflation ou le taux de change, le Canada fait mieux que les États-Unis depuis le début de la crise », ajoute Jeff Ashcroft.
Depuis la fin 2008, le taux de chômage au Canada est inférieur à celui des États-Unis. Et même si la croissance du PIB par habitant est faible, voire négative dans les deux pays depuis 2007, elle est supérieure au nord de la frontière depuis au moins cinq ans, précise-t-il. SCI Group rappelle aussi que l’inflation est plus faible au Canada, et que le billet vert et le huard sont à parité.
Le fait que le Canada n’ait pas subi de crise hypothécaire (subprime), le boom énergétique albertain et la demande mondiale pour les ressources naturelles canadiennes sont d’autres arguments en faveur du côté nord de la frontière.
SCI suggère aux détaillants américains de commencer leur expansion au pays de Stephen Harper en testant l’intérêt de leurs produits auprès des Canadiens avec leur site Internet. Si l’expérience est concluante, on leur conseille d’ouvrir ensuite des magasins « dans les meilleurs marchés du pays, soit Toronto, Montréal, Calgary et Vancouver ».
Décembre décevant
Malgré l’opinion de SCI sur l’intérêt que représente le Canada pour les détaillants américains, les ventes de décembre ont été « faible », rapporte une étude de Desjardins publiée jeudi.
En effet, les ventes comparables de La Baie ont augmenté de 6,7 % au cours des 9 semaines terminées le 29 décembre, mais cette performance est inférieure à celle de novembre (+9%). Du côté de Reitmans, les ventes comparables de décembre ont subi une baisse de 3,4 %, tandis que celles de La Senza ont chûté de 9 %.
En revanche, TJX Canada (Winners, HomeSense, Marshalls) est en terrain positif avec une hausse de 4 %. À l’échelle internationale, Costco a augmenté de 6 % ses ventes comparables et le Canada a été cité comme l’un des marchés les plus performants.