Encore inconnue de la grande majorité des Québécois, la société française Fleury Michon, spécialiste du plat frais et réfrigéré, cherche le moyen d’accroître sa notoriété au Québec, avec l'espoir de pouvoir ensuite s'attaquer au reste du continent nord-américain.
Conséquente, l’entreprise européenne a annoncé plus tôt cette semaine son association avec le chef Danny Saint-Pierre, propriétaire du restaurant Auguste, de Sherbrooke. L’objectif avoué: développer des plats aux goûts d’ici qui pourraient contribuer à accroître à la fois sa notoriété et ses ventes dans la province.
Implantée au Québec depuis 2006, comme propriétaire de l’usine de transformation alimentaire Delta Dailyfood, de Rigaud, Fleury Michon a commencé, il y a un an, à distribuer ses plats prêts à manger, sur les tablettes des marchands IGA, propriété de Sobey’s.
Pas de campagne publicitaire
Depuis l’automne, sa distribution s’est élargie aux épiceries des groupes Metro et Loblaw au Québec. Mais force est de constater que l’entreprise peine toujours à trouver son public. Sa marque demeure peu connue des consommateurs et l'événement de presse organisé cette semaine, pourtant avec le support d'un important cabinet de relations publiques, n’a été suivi d'aucune couverture médiatique.
Qu’à cela ne tienne, l’entreprise ne prévoit pas pour le moment de campagne publicitaire particulière. Ses prochains efforts iront surtout, explique Christian Blais, directeur général de Fleury Michon au Québec, dans des stratégies de positionnement dans les points de vente. «Nous voulons que nos produits deviennent des produits de destination, ce qu’ils sont déjà d’ailleurs. Notre savoir culinaire fait la différence.»
Pour l’heure, l’entreprise offre aux Québécois un total de onze plats -six de plus qu’il y a un an-, dont un ragoût de bœuf à la bière de Saint-Ambroise et un porc aigre-doux à la mangue. Fleury Michon propose aussi, depuis peu, des roulés de Surimi, faits à base de chair de poisson blanc sauvage, cuits à la vapeur et offerts en trois saveurs.
«Nos produits sont de qualité supérieure à la concurrence, ils s’adressent à des clients soucieux de leur alimentation, mais demeurent abordables pour la masse», commente M. Blais.
Société très privée
L’entreprise demeure muette lorsque questionnée sur les résultats de sa première année d’expérience. Secrète également sur son budget de développement de sa marque au Québec, ses objectifs de vente à court ou moyen terme, ou même sur la part d’activité qu’occupe la fabrication des produits Fleury Michon, par rapport à la fabrication d’autres plats de marques privées (comme Compliments) qui occupe aussi son usine de Rigaud.
Tout au plus, l'entreprise centenaire accepte de préciser qu'elle embauche 450 employés à Rigaud, sur un total de 3 730 salarités dans le monde. Fondée en 1905, elle a déclaré des ventes de 690M d'euros en 2012. Quelque 15% de celles-ci proviendraient de l'international (Espagne, Italie, Slovénie Canada), en hausse de 6,4% par rapport à l'année précédente.
Son représentant québécois admet enfin que si les ventes se développent comme souhaitées au Québec, Fleury Michon souhaiterait s’attaquer au reste du Canada. Plus tôt que tard. On parle chez la française de 2014.
Une étape qui la mènerait tout naturellement, croit-on, à tenter sa chance aux États-Unis. Un autre projet sur lequel l'entreprise - très privée- n'a malheureusement pas souhaité s'épiloguer.