Malgré l’évidence d’activités grandissantes sur le tarmac de l’aéroport de Mirabel, le silence se poursuit chez Bombardier en ce qui a trait au très attendu premier vol de sa gamme d’avions CSeries.
Est-ce que l’avionneur québécois sera en mesure de respecter son dernier échéancier ? Ou sera-t-il contraint de repousser de nouveau le moment de son premier vol? Rien n’est certain.
Même qu’à huit jours de l’échéance du délai fixé, nul ne saurait assurer, malgré les démentis de l’entreprise, que ce fameux premier vol n’a pas déjà eu lieu.
Quoi qu’il en soit, à quelques centaines de mètres de l’autoroute A-50, à Mirabel, nous avons clairement pu identifier la semaine dernière le premier né de la famille CSeries. Lors de notre passage, le premier exemplaire CS100 se trouvait en piste, pour une rare fois à l’extérieur des hangars gardés de la multinationale.
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Rappelons qu’à son retour du Salon international de l’aéronautique et de l’espace Paris-Le Bourget, en juin, Bombardier avait annoncé que le vol inaugural ne saurait avoir lieu comme promis avant la fin du mois. S'inclinant devant le retard accumulé, la direction de l’entreprise avait alors reporté le premier vol de l’appareil de 110 sièges et plus à «d'ici la fin juillet 2013».
Ce geste avait immédiatement fait trébucher le titre de Bombardier à la Bourse de Toronto à 4,57$. Le lendemain, le titre de l’avionneur avait repris l’essentiel de sa perte de la veille. En milieu d’après-midi, Bombardier se négociait à 5,04$, en hausse de 0,61$ ou de 13,68% depuis un mois.
Jeudi, 19 juillet dernier, Bombardier annonçait avoir réussi le démarrage des moteurs, signés Pratt & Whitney, du premier appareil d’essais en vol (FTV1). «C’était spectaculaire de voir les moteurs PW 1500G tourner pour la première fois sur un avion CSeries», avait alors déclaré Robert Dewar, vice-président et directeur général du programme.
En entrevue avec LesAffaires.com, le porte-parole de Bombardier, Marc Duchesne, a déclaré lundi que les équipes d’ingénieurs doivent encore procéder à la vérification des systèmes avec les moteurs en marche. Devront suivre ensuite les essais de déplacement à basse vitesse, les essais de déplacement à haute vitesse, de même que l’étape du décollage.
M. Duchesne a refusé de s’avancer sur la durée de ces tests à venir, se limitant de répéter que l’intention de Bombardier consistait à tout faire pour respecter l’échéancier établi. Quelque 300 ingénieurs travaillent actuellement à la complétion de ces tests, étape obligatoire avant la réalisation du vol inaugural de tout appareil.
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Le carnet de commandes du futur rival des Airbus A320 et Boeing B737 plafonne actuellement à 177 appareils, ou 388 lorsque sont prises en compte les commandes en option. Bombardier n’a récolté aucune nouvelle commande de CSeries au cours du salon Paris-Le Bourget de la fin juin
Qu'à cela ne tienne, Bombardier demeure confiante d'atteindre un carnet de 300 commandes fermes d’ici juin 2014 et a entrepris la semaine dernière la construction de sa nouvelle usine d’assemblage à Mirabel. Sa seule première phase aura une superficie de 667 000pi2.
Une autre phase d’une taille similaire pourrait suivre, si la demande le requiert. Au plus fort de la production, Bombardier estime que 3 500 personnes travailleront d’une manière ou d’une autre, au programme de cette nouvelle famille d’avions. À l’heure actuelle, le CSeries mobilise à lui seul quelque 2 000 travailleurs à Mirabel, Dorval et Saint-Laurent.
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