Québec et AstraZeneca créent un nouvel incubateur de recherche sur les nouveaux médicaments. L'Institut Nexmed s’installera dans l’immeuble abandonné en février par la pharmaceutique suédoise, dans le Technoparc de Montréal, a appris Les Affaires.
AstraZeneca vient de vendre les anciens laboratoires pour 1 $ à l’organisme sans but lucratif, créé en septembre dernier. L’acte de vente précise que l'immeuble, construit en 1996 dans l’arrondissement Saint-Laurent, vaut près de 27 M$.
Selon nos informations, Québec financera l’incubateur, dirigé par le docteur Max Fehlmann. «Ce projet fera l'objet d'une annonce officielle du ministre bientôt», dit Mélanie Malenfant, attachée de presse du ministre des Finances et de l’Économie Nicolas Marceau, sans donner de détails.
AstraZeneca investira aussi quelques millions dans le nouvel institut et y transférera certaines molécules pour les développer.
Selon l’acte de vente, Nexmed devra conserver l’immeuble de 120 000 pieds carrés pendant cinq ans, sans quoi il devra payer à AstraZeneca le montant le plus élevé entre 15 M$ et le prix obtenu dans une éventuelle revente.
Philippe Walker, ancien patron des laboratoires de la multinationale suédoise à Saint-Laurent, s’est joint à Nexmed après la fermeture des installations, en février. D’autres sociétés pharmaceutiques doivent aussi investir dans le projet, selon nos sources. Bernard Prigent, vice-président et directeur médical chez Pfizer Canada, est d’ailleurs administrateur de l’Institut, selon le Registre des entreprises du Québec.
Pour l’instant, Nexmed a la même adresse que le Consortium québécois sur la découverte du médicament, ainsi que le même dirigeant, Max Fehlmann. Le gouvernement a créé ce partenariat public-privé en 2008 avec AstraZeneca, Pfizer et Merck Frosst pour stimuler la recherche sur de nouvelles molécules. Québec contribuait à hauteur de 16 M$ et les trois multinationales injectaient 12 M$, sur quatre ans.
«Il n’y aura rien d’équivalent»
«Il n’y aura rien d’équivalent»
Selon une source proche du dossier, la création de l’Institut sera le principal projet «porteur» au Québec dans les sciences de la vie. «Il n’y aura rien d’équivalent.»
Nexmed vise à regrouper des petites entreprises de biotechnologies dans les anciens laboratoires d’AstraZeneca, à la fine pointe de la technologie. Comme les grandes pharmaceutiques ne veulent plus prendre le risque de développer des molécules de A à Z, elles pourraient investir dans celles de ces petites entreprises quand elles se rapprochent de la commercialisation.
Max Fehlmann refuse de répondre à nos questions. «Je ne vous dirai pas un mot là-dessus : le ministre se réserve l’annonce.»
Maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, Allan DeSousa, se fait lui aussi avare de commentaires. Il confirme cependant les démarches avec Nexmed. «C’est pour tenter de transformer une mauvaise nouvelle en bonne nouvelle, de créer quelque chose d’intéressant avec AstraZeneca et des partenaires», dit-il.
La multinationale suédoise a mis 132 employés spécialisés à la porte quand elle a fermé son centre de recherche de Montréal en février.