Nicolas Marceau ne craint pas qu’une diminution des dépenses gouvernementales dans les infrastructures freine la croissance économique, a affirmé le ministre des Finances et de l’Économie en marge d’une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, vendredi.
Le gouvernement Marois a annoncé qu’il réduirait les dépenses amorties en infrastructures pour un montant de 1,5 G$, annuellement. Le niveau des investissements devrait atteindre 9,5 G$ en moyenne pour les cinq prochaines années.
Lire aussi Redevances minières: Marceau n'exclut pas une hausse modeste
Pour le ministre, l’économie ne sera pas touchée puisque le secteur de la construction est en surchauffe. « Le secteur de la construction est plus qu’au plein emploi, a-t-il répondu. Je ne sais pas si on peut appeler ça le “plus, plus, plein emploi”. Le problème présentement, c’est la demande excédentaire.»
« Il y a trop de demandes pour la main-d’œuvre, trop de demandes pour les machineries, ajoute-t-il. Cela a fait en sorte que les prix ont augmenté. Les sommes que nous avons établies sont compatibles avec le maintien de nos infrastructures. Il faut remettre de l’ordre dans la façon dont on faisait les choses. C’était pas mal n’importe quoi. »
Cette semaine, la Fédération des chambres de commerce du Québec s’était prononcée en défaveur de cette mesure. Elle a dit espérer que cette décision ne ralentisse pas le développement économique.
Rappelons que le nouveau gouvernement péquiste a dévoilé un rapport de la firme Secor-KPMG qui traçait un portrait peu flatteur de la gestion des grands projets d’infrastructure effectué par le gouvernement précédent.
Durant le discours, Nicolas Marceau a affirmé que les projets montréalais seront maintenus, et les projets prioritaires iront de l’avant.
Rapprochement avec le milieu des affaires
La stratégie de communication du gouvernement Marois semble pointer vers une tentative de rapprochement avec la communauté d’affaires, et l’allocution de M. Marceau allait en ce sens. Quelques jours avant le budget, Mme Marois s’était présentée à la même tribune. Elle avait accordé une entrevue éditoriale au journal Les Affaires, encore avant le budget. L’approche et le ton étaient semblables à celui de M Marceau aujourd’hui.
Rappelons que la relation entre la communauté d’affaires et le nouveau gouvernement a connu un départ tumultueux. Le désir d’augmenter la contribution fiscale des plus fortunés et d’imposer davantage le gain en capital et le dividende a provoqué des tensions. Le recul du gouvernement a été interprété comme une preuve de réalisme économique par les lobbys d’affaires ou comme une capitulation devant les puissants par les défenseurs d’une fiscalité plus importante.
M. Marceau a particulièrement mis l’emphase sur une phrase avec une pause qui n’avait rien de spontané : «Nous voulons offrir un environnement fiscal favorable à l’investissement». La phrase traduit bien le message qu’a tenté de transmettre le ministre aux convives.
Le ministre a aussi promis que les célébrations du 375e anniversaire de Montréal en 2017 feraient partie intégrante de la politique de développement de l’industrie touristique que devra déposer le gouvernement sous peu.