Le futur accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne fera bondir les échanges commerciaux d'au moins 20% de part et d'autre de l'Atlantique, affirme le premier ministre de la France, Jean-Marc Ayrault.
«Cela vaut donc la peine» de conclure cet accord, a-t-il déclaré jeudi soir, à Montréal, lors d'un discours à la Chambre de commerce française au Canada, devant environ 700 personnes, dont la première ministre Pauline Marois. Jean-Marc Ayrault, quatre de ses ministres et des entreprises françaises sont en visite officielle cette semaine au Canada et au Québec.
En 2012, les échanges commerciaux entre le Canada et les 27 pays de l'UE ont totalisé 89 milliards de dollars canadiens. S'ils augmentaient à terme de 20%, comme les experts l'estiment, le commerce entre les deux partenaires bondirait de près de 18G$. Cela représenterait environ 40% des exportations totales du Québec aux États-Unis l'an dernier, ce qui est considérable.
Même si plusieurs questions sont encore en suspens dans la présente négociation, dont la diversité culturelle, la protection de la propriété intellectuelle et l'accès aux marchés agricoles, Jean-Marc Ayrault s'est dit confiant qu'Ottawa et Bruxelles arriveront bientôt à s'entendre et à signer un accord.
Cela dit, entente ou pas, Paris souhaite renforcer toutes les coopérations bilatérales entre la France et le Québec. En ce sens, le premier ministre a salué la collaboration franco-québécoise dans le domaine de l'innovation, à l'occasion de la conférence C2-Montréal, qui aura lieu en mai dans la métropole.
Le rôle essentiel des PME, page 2
Jean-Marc Ayrault a aussi indiqué que les entreprises françaises souhaitaient participer et apporter leur savoir-faire au développement du nord du Québec, en particulier dans la valorisation des sites miniers, de la couverture numérique ou des infrastructures.
La France veut aussi accroître la collaboration dans l'économie verte, et ce, des technologies propres aux énergies renouvelables en passant par les véhicules du futur. Selon le premier ministre, cette transition écologique nécessite de renforcer le soutien aux pôles de compétitivité et aux créneaux d'excellence.
Du reste, le Québec et la France ont déjà une relation privilégiée, a fait remarquer le chef de la majorité socialiste. De 2006 à 2012, les investissements des entreprises québécoises dans l'hexagone ont représenté en moyenne un peu plus de 60% des projets d'investissements du Canada dans le pays.
De son côté, le Québec attire près de la moitié des exportations totales des entreprises françaises au Canada, à hauteur de 2,2 G$.
Jean-Marc Ayrault pense que les PME peuvent jouer un rôle important pour stimuler la relation économique entre le Québec et la France. «Elles sont l'avenir de notre relation, notamment dans des secteurs comme les technologies de l'information et de la communication ou les transports.»
Le premier ministre souhaite d'ailleurs que la future Banque de développement économique du Québec et la nouvelle Banque publique d'investissement en France, deux institutions pour soutenir notamment les PME, collaborent sur certains projets. «J'espère que ces deux institutions pourront travailler étroitement ensemble.»