Le taux auquel la France a levé jeudi près de 3 milliards d'euros sur l'échéance-phare à 10 ans est le plus bas jamais atteint dans son histoire lors d'un emprunt ce type, a indiqué l'Agence France Trésor, chargé de la gestion de la dette française sur les marchés.
La France a emprunté cette somme au taux de 2,21%, contre 2,53% lors de la dernière opération similaire le 5 juillet. Le taux obtenu, qui témoigne de l'appétit des investisseurs pour les titres de dette française, efface le précédent record qui était de 2,46% le 7 juin.
Cette performance est conforme à l'évolution de la dette française sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. Sur ce marché, le taux navigue autour de ses plus bas historiques et a frôlé les 2% en août.
La dette française est considérée comme relativement sûre par les investisseurs, dans un contexte de grande incertitude en zone euro. Elle offre en outre un rendement un peu plus élevé --et donc attractif-- par rapport à celle de l'Allemagne.
La France bénéficie par ailleurs de taux négatifs pour ses emprunts de court terme, notamment sur les échéances à 3 et 6 mois, signe que les investisseurs sont prêt à perdre de l'argent pour prêter au pays.
Lors de l'opération de jeudi, Paris a également emprunté 1,53 milliard d'euros à échéance 5 ans au taux de 1,05% et 3,45 milliards à échéance 15 ans au taux de 2,85%. Pour cette dernière échéance, il s'agit aussi d'un record.
Cet emprunt a lieu alors que les marchés sont suspendus à la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), dont les conclusions seront rendues publiques en début d'après-midi.
Ils espèrent des précisions sur l'éventuel nouveau programme de rachat de dette publique, qui devrait se concentrer sur les échéances courtes, afin d'aider les pays les plus vulnérables de la zone euro.
Cette perspective a déjà permis aux taux de court terme de se détendre très nettement ces derniers jours, pour des pays comme l'Espagne et l'Italie.
Un peu avant l'opération de la France, l'Espagne a emprunté quant à elle 3,501 milliards d'euros à moyen terme, profitant de taux d'intérêt en chute, grâce à la perspective d'une action de la BCE.