Chaque État de l'UE a le droit de décider d'exploiter ou non le gaz de schiste mais tous les États devraient disposer de règles solides sur toutes les activités liées au gaz de schiste, notamment sur la fracturation hydraulique, ont estimé mercredi les eurodéputés.
La commission environnement du Parlement a voté mercredi une résolution en ce sens comme l'avait fait la veille la commission énergie.
La résolution votée par la commission environnement (par 63 voix contre 1 et 1 abstention) prône également l'interdiction d'exploiter ce gaz dans les espaces sensibles.
Des plans spéciaux pour l'utilisation de l'eau devraient accompagner toutes les activités de fracturation, demande le texte qui sera examiné lors de la session plénière du Parlement en octobre. La résolution souhaite qu'autant d'eau que possible puisse être recyclée. Les sociétés d'exploitation devraient indiquer les produits chimiques qu'elles utilisent, précise encore la résolution.
Les eurodéputés ont également conseillé à l'UE de tirer les enseignements des expériences américaines, en vue d'utiliser des processus industriels écologiques et les «meilleures techniques existantes».
La consommation européenne de gaz est actuellement en augmentation dans l'Union, avec des importations qui devraient atteindre 450 milliards de mètres cubes par an d'ici 2035.
«Le vote d'aujourd'hui n'est ni une victoire pour les écologistes, ni une victoire pour les promoteurs des gaz de schiste. Il est par contre un signal important : la législation européenne est insuffisante pour encadrer l'exploitation de ces énergies fossiles et de nombreux doutes restent encore à éclaircir», a réagi l'eurodéputée verte française Michèle Rivasi.
«Au regard des bilans négatifs avérés de ce choix énergétique (sur l'eau, les paysages, le climat et l'économie), il est de notre responsabilité que l'extraction des gaz et pétroles de schistes soit aujourd'hui suspendue et ne revienne pas par la petite porte par de prétendues expérimentations», a ajouté sa collègue Sandrine Bélier.