Comme s’il fallait un autre indice de la crise économique en Europe, les dépenses de santé y ont reculé en 2010 pour la première fois depuis 1975.
Selon le Panorama de la santé : Europe 2012, nouveau rapport conjoint de l’OCDE et de la Commission européenne, les dépenses de santé par habitant sont passées d’un taux de progression annuel moyen de 4,6 %, entre 2000 et 2009, à une diminution de 0,6 %, en 2010.
C’est aux Pays-Bas que les dépenses de santé en pourcentage du PIB étaient les plus élevées (12 %) en 2010, suivis par l’Allemagne et la France (11,6 %). La part du PIB allouée à la santé était en moyenne de 9,0 % dans les États membres de l’UE, contre 9,2 % en 2009.
Le rapport met en garde quant aux conséquences possibles à long terme pour la santé des populations de la réduction ou du ralentissement des dépenses dans la quasi-totalité des pays de l’Union européenne.
En 2010, seuls 3 % des budgets de la santé dans les pays de l’UE ont été affectés à des programmes de prévention et de santé publique. Pourtant, «il peut être bien plus efficace de financer des programmes de prévention aujourd’hui que de traiter des maladies demain», note le rapport.
Plus de la moitié des adultes vivant dans l’Union européenne sont désormais en surpoids et 17 % sont obèses. Le taux d’obésité a doublé depuis 1990 dans de nombreux pays européens et oscille maintenant entre 8 % en Roumanie et en Suisse, et plus de 25 % en Hongrie et au Royaume-Uni.
La Finlande, la France et la Hongrie viennent d’instaurer des taxes sur les aliments et boissons néfastes pour la santé. Ces taxes sur le gras et le sucre ont pour objectif de faire évoluer les habitudes alimentaires tout en générant des recettes pouvant être utilisées pour soutenir d’autres programmes de santé publique et de prévention.
Par ailleurs, on compte désormais bien plus de spécialistes que de généralistes dans quasiment tous les pays d’Europe, en raison du désintérêt pour la médecine familiale et d’un écart de rémunération croissant entre les uns et les autres. Une situation qui suscite des craintes quant à l’accès de la population aux soins primaires.