Alors que les marchés internationaux se développent, les PME canadiennes sont hésitantes à l’idée d’étendre leurs activités à l’étranger. En effet, une PME sur deux ne croit pas qu’une entente de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne serait avantageuse.
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C’est du moins ce que rapporte une étude réalisée par Léger Marketing pour UPS Canada, une entreprise spécialisée en logistique. D’après les résultats, ce n’est pas la distance entre les deux continents qui rend les PME réticentes, mais plutôt le fait qu’elles ne veulent tout simplement pas effectuer d'échanges commerciaux outre-mer.
De plus, six PME sondées sur dix ne cherchent pas « du tout » à étendre leurs activités d’affaires en dehors du Canada, selon le sondage de Léger Marketing. Par ailleurs, près du quart d'entre elles envisageraient de le faire, sans toutefois vouloir investir plus de 20 % de leurs capitaux.
Pourquoi une telle réticence ? Pat Stanghieri, vice-président du marketing pour UPS Canada, est catégorique : « Les PME canadiennes comprennent les bénéfices de faire des affaires à l’étranger, mais ne sont pas prêtes à prendre les risques associés. »
Ces entreprises veulent ainsi rester « locales » et ne pas s’aventurer vers l’inconnu, particulièrement avec une économie encore incertaine dans plusieurs marchés, ajoute-t-il.
Selon François Vincent, analyste des politiques à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), il faut tenir compte de la taille des entreprises lorsqu’il est question d’expansion à l’international.
« Plusieurs PME ont très peu d’employés. Percer des marchés internationaux avec un nombre restreint d’effectif n’est donc pas toujours simple. »
Un facteur important est également le secteur économique dans lequel œuvre la PME.
« On voit davantage de PME des secteurs manufacturiers, commerce de gros, agriculture, transport et communication percer à l’international. »
De plus, certains produits ne sont tout simplement pas exportables. « Selon une étude de la FCEI, sept PME sur dix n’ont pas un produit exportable », soutient M. Vincent.
Actions à prendre aujourd’hui
« Je pense que les organisations canadiennes ont présentement une occasion en or d’évaluer les possibilités qui s’offrent à elles, de voir ce qui est disponible sur les marchés », estime M. Stanghieri. C’est donc une chance de diversifier vers de nouveaux marchés et de développement un plan d’action pour y arriver, ajoute-t-il. « Il est possible d’être local tout en étant global. »
M. Vincent abonde dans le même sens. « C’est un moment pour voir les possibilités offertes, mettre le réseautage en marche, et analyser la gestion des risques, tous des facteurs très importants. »
Le sondage
Le sondage a été mené du 31 août au 13 septembre 2010 par Léger Marketing auprès d'un échantillon de 300 répondants de PME canadiennes. La marge d'erreur maximale est de plus ou moins 5,7 %, 19 fois sur 20.
Étude : rapport de la FCEI sur le commerce