Vos clients devraient donner davantage d’importance aux rentes dans la planification de leur revenu de retraite et les gouvernements devraient travailler de pair avec l’industrie pour aider les manufacturiers à offrir davantage de ce genre de produits de décaissement, selon un rapport de l’Institut C.D. Howe.
L'Institut C.D. Howe soutient que les Canadiens gagnant moins de 40 000 $ peuvent espérer recevoir près de 70 % de leurs revenus de préretraite grâce aux programmes gouvernementaux. En haut des 40 000 $ de revenus annuels, les retraités ne recevront que 40 % de ce qu'ils gagnaient avant leur retraite. Plus le revenu augmente, moins la proportion prise en charge par l'état est importante.
Selon le rapport, les épargnants devraient consacrer entre 40 et 80 % de leur épargne retraite à des produits de rente à vie. Avec la diminution du nombre de régimes à prestations déterminées (PD, qui laissent davantage la place aux régimes à cotisations déterminées (CD), la rente prend toute son importance.
« La majorité des gens de la classe moyenne et supérieure profiteraient vraisemblablement d'une utilisation plus importante de la rente dans leur épargne personnelle, lit-on dans le rapport. Pour ces Canadiens, décider quand et comment utiliser leur épargne personnelle aura un impact important sur beaucoup leur style de vie à la retraite. »
Si le gouvernement souhaite encourager les Canadiens à utiliser davantage les rentes, il devrait d'abord s'assurer que le marché demeure concurrentiel. L'Institut C.D. Howe cite l'exemple de la Nouvelle-Zélande où, entre 1993 et 2004, le nombre de compagnies offrant les rentes est passé de neuf à deux.
« Deux ans plus tard, il ne restait qu'un fournisseur », ajoute-t-on dans le rapport en tentant d'illustrer que le marché néo-zélandais des produits de rentes s'était carrément effondré.
Pour aider les fournisseurs de produits de rente, le gouvernement devrait faciliter l'accumulation d'information de haute qualité sur le risque de longévité afin de permettre de mieux évaluer les coûts du vieillissement de la population. De plus, le gouvernement pourrait augmenter la quantité d'outils de réduction et de gestion du risque permis aux manufacturiers de rentes.
Un effort devrait aussi être fait, selon l'Institut C.D. Howe, pour éduquer davantage les épargnants à l'utilisation des rentes. Les investisseurs seraient peu intéressés par les rentes, notamment en raison de facteurs liés à la finance comportementale comme l'aversion pour le risque de liquidités, puisque ce type de produit réduit l'accès du client à son investissement initial, qui est particulièrement prononcé dans l'environnement actuel.
« De plus, un récent sondage fait au Royaume-Uni démontre que la perte de flexibilité ainsi qu'un manque de confiance important dans les institutions amenaient les consommateurs à mettre de côté les rentes », explique l'Institut C.D. Howe dans son rapport.