Un bar à bonbons, une machine à pop-corn, des jeux gonflables ; les fêtes d'enfants ont pris des proportions «disneyennes». Comment souligner l'anniversaire de ses petits chéris sans y laisser sa chemise ?
«À notre époque, c'était pas compliqué, notre mère nous envoyait jouer dans le sous-sol et elle nous criait de venir manger du gâteau !» se remémore avec nostalgie Isabelle Pagé, chroniqueuse à Salut Bonjour et mère de trois enfants âgés de sept mois, quatre et sept ans.
Les temps ont bien changé ! Les anniversaires d'enfants ne se fêtent plus dans les sous-sols, mais dans les salles de cinéma, les salles de quilles, les parcs d'attractions ; les parents organisent des activités d'escalade, de théâtre et de cirque, et donnent des cadeaux-souvenirs à chaque invité !
Toute une industrie est née autour des anniversaires de nos tout-petits, en particulier aux États-Unis. «Les fêtes sont devenues des événements où chaque enfant doit se sentir unique, mais il y a moyen de créer de la magie sans qu'il en coûte une fortune», ajoute Chantal Dauray, communicatrice et auteure des livres Réinventez vos cérémonies, fêtes et rituels et Célébrons !
1) Choisissez le type de fête
Prévoyez le montant que vous êtes prêt à dépenser. Premier conseil : il n'est pas nécessaire d'inviter toute la classe de votre héritier. «Inviter un nombre d'amis équivalent à l'âge de l'enfant», suggère Nathalie Brisson, fondatrice de La Boîte à Nanny, une entreprise qui vend des trousses d'animation thématiques pour les fêtes d'enfants. Vous voulez amener toute la marmaille au Cosmodôme ? Préparez-vous à payer 150 dollars pour dix enfants, pour une activité de deux heures. Louer une salle de réception au cinéma ? Au moins 20 dollars par enfant. La salle de quilles est plus abordable, à 12 dollars par enfant.
L'option la moins chère reste d'accueillir les enfants à la maison. Bien sûr, si vous transformez votre maison en château, il vous en coûtera plus cher que si vous accrochez quelques ballons. Toutefois, avec un peu de créativité, vous pouvez divertir tout ce petit monde, et même offrir un petit cadeau à chacun pour un montant qui varie entre quatre et dix dollars par enfant. Si vous manquez d'idées pour l'animation, certaines boutiques se spécialisent dans les trousses thématiques (princesses, pirates, agents secrets), qui contiennent tout le nécessaire. Et pour le gâteau Star Wars ? Un mélange tout préparé, du glaçage, trois ou quatre figurines feront l'affaire... et votre enfant n'y verra que du feu.
2) Soyez créatif
La mode est au sac à surprise que l'on distribue à tous les invités. Cette option est peu coûteuse, mais elle agace bien des parents. «C'est rempli de cochonneries qui finissent à la poubelle», déplore Isabelle Pagé. Celle-ci a trouvé une solution à la fois économique et plus écologique d'animer la fête et d'offrir un présent aux enfants. «J'ai acheté une trousse qui permettait aux enfants de fabriquer leurs propres toutous. Ça leur a fait une activité et un cadeau en même temps !» Le fabricant de jouet Djeco offre ce genre de trousse de bricolage pour environ 30 dollars. Remplacer le cadeau par des photos-souvenirs de la fête ou un montage vidéo si vous en avez le temps permet de rendre les invités heureux à peu de frais. Et pour l'animation, pourquoi ne pas mettre à contribution les ados de la famille ? «J'ai déjà demandé à ma nièce de 14 ans de monter une petite pièce de théâtre, les enfants étaient ravis», dit Chantal Dauray.
Rien ne vous empêche de vous laisser aller et d'organiser une fête mémorable, mais souvenez-vous que l'événement revient chaque année... «Si vous y mettez le paquet à quatre ans, que ferez-vous plus tard ?» demande Nathalie Brisson.
3) Dosez...
C'est à se demander si les fêtes d'enfants ne sont pas devenues une compétition entre parents. «La barre est tellement haute, alors que les enfants se contentent souvent de peu», dit Chantal Dauray. D'ailleurs, un autre moyen d'éviter l'escalade des coûts est de commencer à fêter plus tard dans la journée, et de finir plus tôt. «À deux ans, un enfant n'est pas vraiment conscient de ce qu'est une fête, ce sont les adultes qui lui créent des besoins et des attentes», dit Isabelle Pagé.
À l'adolescence, les fêtes n'ont plus la même portée. On peut attendre les âges les plus significatifs comme le sweet sixteen pour sortir l'artillerie lourde ; et pour 300 dollars, vous pourrez offrir à vos ados de jouer au Xbox 360 sur un écran de cinéma... En attendant, des formules plus légères feront l'affaire. «J'ai déjà offert à mon garçon d'inviter un seul ami, mais avec qui il passerait 24 heures à faire des activités et qui dormirait à la maison», dit Chantal Dauray. Et pourquoi pas une fête collective pour les enfants qui ont des fêtes rapprochées ? Voilà une façon de partager les frais.
4) Assumez-vous !
D'où vient cette folie des fêtes d'enfants à la Disney ? «Tous les parents la dénoncent, et pourtant, personne n'ose prendre position !» dit Isabelle Pagé. Voilà ce qui est sans doute le plus difficile à faire, mais un des moyens de stopper la surenchère est de ne pas y participer. «Un ami invité à la fête de mon fils s'était plaint une fois qu'il n'y avait pas de cadeaux. Je lui ai expliqué que ce n'était pas son anniversaire à lui, c'est tout. En tant que parent, il faut aussi savoir imposer ses limites», dit Chantal Dauray. Le hic, c'est que souvent les parents, ont peur que leur enfant ne soit ostracisé, ou pire, que sa fête subisse la comparaison avec la fête grandiose de son ami.
«Les fêtes sont aussi une occasion d'apprendre à nos enfants les valeurs de la vie», souligne Isabelle Pagé.