Les mauvaises nouvelles qui ont touché l'industrie du meuble ces dernières années ont diminué son attrait auprès des jeunes en recherche d'emploi. Le centre collégial de transfert technologique EQMBO-Entreprises, spécialisé en transformation du bois en produits finis, se mobilise pour faire mieux rayonner le secteur auprès d'eux.
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«À l'École nationale du meuble et de l'ébénisterie du Cégep de Victoriaville, nous avons actuellement 200 offres d'emploi, des postes que nous n'arrivons pas à pourvoir, souligne l'enseignant Mario Beaulieu. À un certain moment, l'année dernière, nous en avions même 300 !»
Dans l'ensemble de l'industrie québécoise du meuble, le nombre d'emplois est passé de 14 551 à 9 432 de 2005 à 2010, une baisse de 35 %. Et comme chaque fermeture d'usine de fabrication de meubles est soulignée à grands traits dans les médias, l'image d'un secteur en déroute dans lequel il n'y a plus d'emplois s'est ancrée dans la tête de certains jeunes.
«Dans les faits, beaucoup d'entreprises manquent de main-d'oeuvre spécialisée, note Martin Corriveau, directeur d'estimation et projets majeurs chez Vic mobilier de magasins. Les employeurs recherchent des dessinateurs, des programmateurs, des estimateurs et beaucoup d'opérateurs d'équipements et de responsables de projets.»
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Mieux faire connaître l'industrie
Un comité école-entreprise qui vise à redorer le blason de l'industrie a été mis sur pied en juillet 2011. Il est composé de représentants du Cégep de Victoriaville, de l'École nationale du meuble et de l'ébénisterie, d'Emploi-Québec, et des entreprises Renova, Vic mobilier de magasins, Découpage Axis, Boisdaction et Cuisiboutique.
«Ce n'est pas seulement parce que les jeunes pensent qu'il n'y a pas d'emplois dans le secteur du meuble en bois ou de l'ébénisterie, c'est aussi parce qu'ils en ont une image vieillotte, souligne Mario Beaulieu. Ils s'imaginent que c'est seulement du travail en série, ou qu'ils vont pousser une planche de bois sur une scie.» Le comité souhaite changer cette perception.
Martin Corriveau déplore quant à lui le fait que les jeunes connaissent trop peu les réalisations des entreprises du Centre-du-Québec.
L'exemple qui lui vient en tête est celui d'Expo-Rénovation, une entreprise de Princeville qui a beaucoup contribué à la construction du nouveau vestiaire des Canadiens de Montréal. Expo-Rénovations a réalisé les bancs des joueurs, les panneaux muraux, les retombées de plafond, les comptoirs et les placards en bois et en produit stratifié.
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«Au Québec, on fabrique pour de grands hôtels américains, des bibliothèques, des grands magasins. On est loin de faire juste des chaises ou des bureaux», ajoute M. Corriveau.
Le comité a élaboré une signature avec le slogan «Viens fabriquer ton monde.» Il a déjà mené plusieurs autres actions. Les responsables ont notamment invité des conseillers d'orientation scolaire pour leur présenter le manque de main-d'oeuvre de l'industrie et leur faire mieux connaître les perspectives d'emploi du meuble en bois et de l'ébénisterie. «Ils avaient eux-mêmes tendance à décourager les jeunes de choisir ce métier, convaincus qu'il n'y avait plus d'emplois», explique Mario Beaulieu.
L'activité Touche du bois, lancée en 2011, permet à des jeunes du secondaire et à des adultes qui veulent réorienter leur carrière de venir explorer la conception, la fabrication, le rembourrage et la finition de produits d'ébénisterie.